Cyclo - un "tour de Grèce"

printemps 2015 - un mois de "cyclo-voyage"


Intro - La Grèce du Nord


le port d'Ancône, vue du Ferry
le port d'Ancône, vue du Ferry

Cette année, nous avions décidé de faire un voyage uniquement en Grèce, frustrés, lors de nos voyages passés, de n’y être resté que trop peu de temps…

Reculant devant l’épineux problème de devoir trouver un « carton » pour emballer nos vélos au retour, en vue d’un transport aérien par nos compagnies habituelles, j’imagine un transfert plus long, mais contournant cette difficulté : notre minibus jusqu’à Venise, où il restera sur un parking « low-cost » et ferry entre VENISE et  IGOUMENTSIA à l’aller ….

C’est ce que nous ferons, sans problèmes, mais au prix d’une durée de transfert un peu longue : à l’aller, ça va, mais le retour fut plus pénible : une dernière étape à vélo, l’attente d’embarquement à minuit de Patras, quelques 31 heures dont deux nuits de navigation et enfin 9 bonnes heures de route pour rejoindre nos pénates !!!

La prochaine fois, j’essayerai une autre formule : d’après des cyclo-voyageurs de rencontre, il est à peu près toujours possible d’embarquer des vélos convenablement protégés avec quelques plaques de carton de récupération et 5 bons mètres de film plastique… C’est promis, la prochaine fois, j’essaierais : la navigation, c’est bien mais on finirait par s’ennuyer ferme !!!

Décidément, même soldées, les croisières Costa ce n’est pas pour nous !!

premières étapes : les montagnes du Nord

Arrivée dans l’après midi à IGOUMENTSIA, nous rejoignons l’unique camping du secteur, pour une dernière nuit de repos avant d’entamer notre « tour de Grèce » sur le circuit imaginé : traversée du nord de la Grèce, à travers la montagne, pour rejoindre les Météores, puis la côte Est au niveau de la péninsule du Peillion . De VOLOS, ensuite, direction plein sud vers GLIFA et passage sur l’Ile d’Eubée jusqu’au niveau d’ATHENES , à rejoindre par les montagnes au nord de la cité. Ensuite, il s’agira de rejoindre le canal de Corinthe, de suivre les côtes du Péloponèse vers EPIDAURE et   ERMIONI, puis, par TRIPOLI et SPARTE, rejoindre le site de MYSTRA avant de franchir la montagne et d’atteindre les côtes Ouest du Péloponèse vers KALAMATA. En remontant vers PATRAS et notre embarquement de retour, nous passerons par OLYMPIE pour une ultime visite de site.

Faute d’avoir trouvé des campings sur certaines de mes étapes, j’ai prévu (et réservé via Booking) quelques hôtels dans les villes de Metsovo, Larissa, Glifa et Tripoli…. J’ai aussi prévu des jours de « repos-visite », si bien qu’en définitive, entre les visites et la longueur des transferts, l’affaire nous prendra un mois quasi complet pour 1.500 km et 16.000 m au moins de dénivelé positif .

 

La nuit à IGOUMENTSIA, dans un camping à peu près désert, sera notre veillée d’arme, et, pour ma part une soirée d’inquiétude, avant une virée « exigeante »  suivant de près un printemps marqué par quelques soucis de santé.

 

Réveil sans problème : on cherche un peu à retrouver une ordonnance correcte de nos sacoches et nous nous équipons de façon à faire face à un épisode pluvieux annoncé (ce sera le seul du séjour). Premiers contacts avec la route, sa fréquentation et quelques bosses courtes mais indigestes, déjà.

 

Cette étape est, normalement, la plus difficile de notre virée : pratiquement 100 kms pour environ 2.000 m de dénivelé positif, en deux montées principales. Avec prudence, quelques arrêts ou épisodes pédestres, nous absorbons la première dans la matinée, n’essuyant, par ailleurs qu’une courte averse que nous passerons sagement à l’abri des arbres. La seconde montée sera, elle aussi, gravie calmement mais sûrement, jusqu’à notre arrêt principal, dans un abri bus un peu ouvert à tout vents, mais qui nous paraît suffisant en dépit des nuages qui se rassemblent au dessus de nos têtes. A la fin du repas, quelques gouttes…. Avant de repartir vers ce qui nous semble une trouée dans les nuages, nous attendons quelques instants. Bien nous en prend : la trouée disparaît, le ciel devient uniformément noir et un orage dantesque se déclenche. Rien n’y manque : la route se transforme en torrent, éclairs et tonnerre tout proches, le froid et jusqu’à une averse de grêle !!!

L’heure suivante se passera à grelotter en attendant l’opportunité de reprendre notre route. Dans l’après midi, descente, quelques bosses et enfin arrivée tardive au bord du lac de IOANINA.

 

Installation au camping, réparti  bizarrement  de part et d’autre d’une vaste place asphaltée. Nous en comprendrons le lendemain matin l’utilité : cette place sert à l’entrainement de jeunes sportifs qui tourneront au pas de course autour de notre campement et de nos vélos ….

Première victoire : nous avons survécu à l’étape que je redoutais le plus, et ce, dans des conditions dantesques. La seconde, sur le papier, s’annonçait plus facile : moins de 60 km pour « seulement » 1.700 m de montée, et un temps agréable !!!

De fait, la première ascension d’environ 500 m de dénivelé sera avalée sans trop de difficultés ni d’arrêts dans la fraicheur du matin…. La suite sera un peu plus « usante » : quelques bosses encore avant le début de la montée vers METSOVO, charmante station vouée à la pratique du ski …. Les efforts de la veille, la répétition des bosses auront raison de mon optimisme du matin : la dernière ascension sera une longue épreuve pour moi, d’autant que la « bretelle » qui rejoignait la ville depuis notre route a été supprimée du fait de la construction de l’autoroute et qu’il faudra encore monter quelques kms, 150 ou 200 m de dénivelé supplémentaire avant de trouver le nouvel itinéraire descendant sur la ville…. descente qu’il nous faudra, bien sûr, remonter le lendemain.

C’est au bord du découragement, après avoir envoyé Josette en estafette prévenir de notre venue, que j’arriverais enfin au pied de notre hôtel  pour les derniers mètres, à parcourir sur pavés et  à la limite de l’adhérence avec mes chaussures de vélo….

Ma fatigue m’empêchera de profiter de cette jolie localité, toute entière vouée au tourisme mais aussi au travail du bois.

Dommage : l’autoroute a déplacé le flux des touristes rejoignant le site des Météores et les nombreux hôtels de la station sont déserts. Nous sommes accueillis dans le nôtre avec une grande chaleur par toute la famille, à la place de la chambre commandée, nous sommes installés dans une chambre luxueuse…  Je suis triste pour ces gens si gentils et qui doivent souffrir à la fois de la crise grecque qui atteint leur clientèle habituelle et de l’autoroute qui détourne définitivement les touristes en route vers les Météores d’un arrêt dans cette belle région.