toujours aussi confiné ...

toujours aussi confiné...


Jour 2 /14 (ou plus)

Petit dépouillement des mails, messages FB et autres Google news : pas de changements, on navigue entre les post néo-complotistes, les conseils sur-vitaminés des officiels, les relais d’initiatives diverses, souvent sympathiques et bien peu de choses distrayantes ….

 

 Je me fixe un peu sur la TV suisse, j’aime bien : on plaisante autant que l’on en parle sérieusement, mais le ton est léger … En bref, on se conduit normalement, j’ai failli dire intelligemment, désolé -

 

Je retourne à notre TV (pas nationale, certes internationale, mais tellement aux ordres que s’en est pire)

 

 

 Retour du Prince qui s’empresse d’encourager nos travailleurs à assurer, envers et contre tout virus, le minimum utile au soutien de notre économie dont on ne sait si elle pourra maintenir le niveau du CAC 40 au-dessus de 3700 … On passe, mais juste avant un responsable BTP s’interrogeait sur la possibilité d’assurer les consignes sanitaires indispensables sur un chantier … je repense à mes installateurs de la veille.

 

 

Changement de séquence : long développement sur les horribles et irresponsables sportifs n’hésitant pas à s’éloigner de plus de quelques centaines de mètres de leur domicile pour entretenir un peu de la forme physique qui leur sera peut-être utile si par malheur ils étaient eux aussi rattrapés par la bête … Tous s’y mettent : on verbalise, sans d’ailleurs que l’on ait songé à recycler les méthodes policières. La casquette du Préfet de Police parisien est toujours aussi arrogante et le chef de police du co-prince, tout aussi mal rasé que son maître, fustige quelques joggeurs en les traitant d’imbéciles (comme disait Sartre : quand un bœuf rentre à l’église, il voit des saints à tête de bœuf …)

 

 

Bref, je continue : L’économiste de service n’avait pas tout écouté de la parole du maître : le voilà qui projette de gronder un employeur qui voudrait avec insistance que ses employés travaillent …

 

ça fait un peu désordre, du coup je retourne à la pataphysique et je relis UBU ROI : Allez, je vous délivre cette citation :

 

UBU et ses compagnons ont été attaqué par un ours, UBU, perché sur un rocher laisse ses compagnons l'attaquer ...

 

" Père UBU : ..".Sed liberas nos a malo"....  Enfin, est-il bien mort ? Puis-je descendre de mon rocher ?

(Pile) avec mépris : Tant que vous voudrez

Père UBU :   Vous pouvez vous flatter que, si vous êtes encore vivants et si vous foulez encore la neige de Lithuanie, vous le devez à la vertu magnanime du Maître des Finances, qui s’est évertué, échiné et égosillé à débiter des patenôtres pour votre salut, et qui a manié avec autant de courage le glaive spirituel de la prière que vous avez manié avec adresse le temporel … Nous avons même poussé plus loin encore notre dévouement, car nous n’avons pas hésité à monter sur un rocher fort haut pour que nos prières aient moins loin à arriver au ciel.

 (Pile) : révoltante bourrique

 Père UBU : Voici une grosse bête. Grâce à moi, vous avez de quoi souper … »

 

 

Au programme du jour : quelques courses ce matin, attestation en poche. Le marché du jeudi, légumes et fruits, est toujours ouvert, les bancs sont un peu plus éloignés les uns des autres, moins de clients, deux policiers en balade … Dans les rues, des voitures, moins que d’habitude mais rien n’est désert et, sur la zone industrielle, des camions, une certaine activité. En campagne, des gens en balade (à plus de 500 m de chez eux, bien sûr) …

 

On est loin des infos TV, mais je me méfie … Cet après-midi, pour Josette, balade à vélo : je crains le pire : elle s’éloignera de plus de 7 kms à vol d’oiseau de notre domicile et passera à moins de 2 kms d’une brigade de gendarmerie : j’ai peur que nous figurions bientôt dans la rubrique des « septuagénaires inconscients et imbéciles » du quotidien local.

 

 

En attendant, je retourne à mes occupations – à demain,