enfin, le grand sud


Mercredi : matinée un peu moins monotone en perspective …. Nous suivons un oued et nous traversons un village avant de nous engager, sur une piste remontant des gorges … un peu de spectacle avant de rejoindre à nouveau un vaste plateau pierreux, parsemé de nombreuses habitations. Je remarque de grands empilements de pierres, de taille et forme semblables à nos « tumuli » préhistoriques … J’interroge le guide, qui me parle de « sépultures collectives » datant de l’époque antérieure à l’islam … cette explication me laisse un peu sur ma faim, mais bon. Déjeuner sous un arbre, à proximité d’une habitation. Des enfants sont là, pour vendre quelques bouteilles d’eau minérale et quelques Coca …. Je me laisse aller …

L’après-midi  nous conduira à travers des zones cultivées, vers un village (un quasi-bourg, en fait ….) où nos compagnons pourront se réapprovisionner en piles…. Les maisons alternent les constructions traditionnelles en pisé et quelques demeures plus « modernes », à en juger par l’emploi important de ciment …. Aux alentours, beaucoup de zones de culture semblent abandonnées ….Question … le guide parle, bien sûr, de la désertification du secteur …. Mais parle aussi des « expatriés », ayant fait « relative » fortune en ville ou à l’étranger et qui reviennent ici, construisent leur maison « en dur » et abandonnent le travail de la terre… Bref, le désert qui avance ou les hommes qui reculent … un peu des deux sans doute …

Campement près d’un puits (à sec…), terrain plus sableux et à nouveau une agréable soirée …

 

Jeudi : départ sur un vaste plateau : moins de cailloux, plus de terre, des habitations ici et là, des bouquets d’arbres et souvent, un peu effondrées,  les levées de terres délimitant d’anciennes cultures …. Du sable aussi, de plus en plus présent. La matinée nous offrira nos premiers pas sur les dunes, avant de reprendre notre marche. Vers midi, nous atteignons des cultures, nous suivons la grande levée de terre les protégeant et nous arriverons, pour le déjeuner, près d’une maison et d’un puits. Agréable pause-déjeuner, petit repos au soleil, bronzette à l’abri du vent … on profite de ce « relatif été » en pensant à nos pauvres compatriotes luttant contre la neige et le froid.

L’après –midi nous conduira rapidement sur les grandes dunes de Foum Tizza. Arrivée précoce au campement, installé dans la concavité d’une grande dune. Une fois installés, petite excursion dans les dunes, au dessus du camp. Le sable est parti à l’assaut d’une crête rocheuse, recouverte presque jusqu’à son sommet. En haut, sur la roche, quelques arbres et une rare végétation qui fait le bonheur de nos dromadaires. On admire la vue sur le champ de dune et sur l’horizon. Au loin, à l’Est, un vaste campement…. C’est le « bivouac permanent » des tour-opérateurs qui proposent le « bivouac-désert-dune » (avec douches, toilettes et tentes individuelles…) en attraction pour les touristes motorisés …

Retour au campement pour un nouveau et agréable bivouac (sommaire, mais sans doute plus convivial : notre équipe chante – nous ne les suivons que de loin …)

 

Vendredi : départ sur les dunes en suivant une crête rocheuse – terrain « mixte » donc …. Mon poids ne m’aide guère sur le sable mou, mais l’environnement est magnifique. Avec un peu d’altitude, on a la vue sur le champ de dunes, le vaste plateau qui lui fait suite et, au loin, les montagnes de l’Anti-Atlas. Au détour d’une dune, on croise ce qui fut une ancienne piste franchissant la crête que nous suivons. Entre les dunes, des murets de pierres, des emplacements de feux… J’essaye, comme d’hab, de m’imaginer la vie dans ces contrées … On continue : des traces sur le sable : oiseaux, scarabées, terriers de gerboises, fourmilières … paradoxal peut-être, mais le plus intéressant dans un désert, c’est qu’il n’en est pas vraiment un … Retour sur le plateau, désormais plus sableux ou argileux que caillouteux … quelques plantes : pommiers de Sodome, cactées, rares accacias et touffes d’ »herbe à chameau » …

Arrivée vers 13 heures à l’étape du soir : puits et habitations, quelques cultures, dont le vert profond fait un contraste saisissant dans le paysage …. Déjeuner et installation du camp. Je me dirige vers un éboulis de gros blocs noirs …. Ils sont truffés littéralement de longs « rostres de bélemnites » de longueur saisissante (ceux que je trouve dans nos marnes ne dépassent guère 6/7 cm …. Ceux là, prisonniers d’un « quasi-marbre » noir font jusqu’à 40 cm de longueur …. Je me dirige un peu plus loin … certains blocs sont taillés et proviennent d’une exploitation. Notre guide me confirmera l’existence d’une ancienne exploitation de « marbre ».

Après une petite « sieste », on se met d’accord pour une balade dans le petit massif montagneux qui surplombe le campement. Agréable balade le « nez dans les chaussures » : une multitude de ces débris de fossiles, on regarde les pierres et on gravit un petit sommet. Le terrain a changé : grès et marnes irisées … peut-être l’étage d’autres fossiles. Toujours le nez par terre, mais au sommet, une vue magnifique sur ce petit massif rocheux et les plaines environnantes. Retour au bivouac pour une dernière soirée loin de tout.