Vélo de montagne, des cols ....


pour cette dernière section de nos débuts en cyclotourisme, quelques souvenirs de nos balades en montagne

Mon club préféré, jouant un peu des coudes, avait réussi à faire admettre le JURA comme le 5ème massif français pouvant accueillir un des « Brevet Cyclo-Montagnard »  organisé sous l’égide de la Fédération Française  de Cyclotourisme.

 

Il entendait, bien évidemment,  organiser une telle manifestation, qui, à l’époque, attirait ordinairement plus de 1000 participants. L’affaire était d’importance et le club se devait de se montrer, en nombre, aux brevets organisés sur les autres massifs.

 

Ce ne fut  guère une punition pour nous et nous découvrîmes, en premier et avec joie le Brevet de Randonneur Alpin qui rassemblait depuis Grenoble plus de 5000 cyclistes. Il existe de nombreux récits témoignant des éditions anciennes : l’immense peloton s’élançant sur la grande avenue au cœur de la nuit, son passage dans la vallée industrieuse de Séchilienne, les premières rampes et, ensuite, les pentes du Galibier et celles de la Croix de Fer.

 

Après une première édition réussie et appréciée avec mas camarades de club, d’autres éditions, nombreuses, suivront, agrémentée au moins une fois, de la variante « super BRA » aditionnant le col du Grand Cucheron  aux deux cols principaux … Les autres massifs (Pyrénées exceptées) furent aussi visités de cette manière.

Bien que, morphologiquement, peu conforme au standard de grimpeur cycliste, le milieu montagnard m’attira comme cycliste, comme il m’avait attiré comme randonneur pédestre. Cherchant à investir ce terrain de jeu, mes lectures et quelques rencontres bienvenues me firent connaître les « confréries montagnardes » comme on les appelait à la Fédération de Cyclotourisme.

Après avoir écarté la « confrérie des cols durs » rassemblant d’aimables plaisantins hiérarchisés sur la base de titres ronflants, nous nous fîmes membres du « Club des Cent Cols » initié par nos confrères anneciens.

 

Les règles étaient  souples, et, pour finir, il n’y avait à la clé qu’ une liste de membres classés selon le nombre de cols franchis, une revue pour se raconter, mais aussi, ou surtout, le lieu pour  échanger des itinéraires, recenser les cols, organiser des rencontres.

 

Notre adhésion fut immédiate. Le jeu paraissait futile : franchir un maximum de cols, si possible en un minimum de kilomètres, au prix, souvent, d’une préparation minutieuse. En effet, à partir d’un « catalogue de cols », travail énorme d’un des membres fondateur, il fallait reporter les coordonnées des passages sur les cartes pour, ensuite, se forger son itinéraire. Ce travail occupait alors nos longues soirées d’hiver et nos discussions entres confrères.

 

Ce jeu était moins stupide qu’il en avait l’air : c’est en cherchant à relier un maximum de cols au cours d’une même virée que j’ai tracé mes plus beaux itinéraires : routes minuscules en Beaujolais pour atteindre et passer plus de 10 cols aux 100 kms, sentiers de crêtes ou routes militaires sur la frontière franco-italienne. Je partageais cette activité (et concourait) avec mon ami François et aussi avec ses nombreux amis. Avec ce dernier, grand « organisateur » de virées cyclistes, nous engrangeâmes, Josette et moi, en quelques années, un bon millier de cols. Cette belle collection, nous la continuons toujours, même si, avec l’âge, nous ne comptons guère plus que les quelques cols qui viennent spontanément se jeter sous nos roues …

 


Nous ratissâmes ainsi beaucoup de cols routiers, sur des itinéraires de randonnées recensés, comme le « Léman-Méditerranée » ou le « tour du Chablais » des clubs voisins, ou sur les « semaines découvertes», Italie ou  Espagne,  de mon ami François. Rapidement, le macadam s’avéra un peu pingre en cols recensés alors que les itinéraires pédestres en regorgeaient. Nos confrères, du reste, en comptabilisaient de nombreux.

 

En fait, les VTT n’existant pas à cette époque, la solution trouvée était des vélos « cyclo-muletiers » : vélo ordinaires ou de cyclo-cross, dotés de très petits développements et de pneus crantés. C’est sur de telles machines que nous fîmes nos plus belles virées alpines : le passage du célèbre (pour les cyclotouristes) col du Parpaillon, la route militaire des crêtes de Sestrières (voir le diaporama, pour le trajet de cette virée de "chasse aux cols, l'itinéraire sur Openrunner est ICI )et quelques autres.

 

Les machines évoluèrent rapidement : venus des Etats Unis, apparurent les premiers VTT, aptes à tout les terrains, certes, mais d’un poids manifestement excessif. Nous ne voulions pas abandonner nos machines pesant un dizaine de kilos sans lutter : 5 à 6 kilos à gagner en plus des pneus de tracteur qui dotaient ces machines, ça valait la peine de chercher un peu. Pendant quelques années, notre matériel évolua, passant du cadre « classique » initial à celui d’un VTT acier, puis adoptant, petit à petit les accessoires de ce type de machine, dont l’essentielle fourche télescopique … Nous limitâmes cependant le poids de nos machines à une douzaine de kilos : bien assez quand il fallait finir les côtes ou franchir les dernier hectomètres d’un col en portant nos machines !!

 


Au fil des années, et las, désormais, des trop longues distances (hors l'incontournable concentration de Pâques en Provence), le VTT devint notre machine préférée, du moins au quotidien, car, en définitive, c’est bien le voyage à vélo qui reste et qui restera l’épine dorsale de notre pratique !!!