De la Loire au plateau du Gévaudan


vallée de la LOIRE avant LE PUY
vallée de la LOIRE avant LE PUY

MARDI : toujours personne à la réception, malgré une heure « décente », nous partons donc à l’assaut de nos bosses de la veille pour retrouver CHAZELLES s LYON et la suite du périple. A la fraîche et après une longue nuit de repos, les bosses sont facilement « gommées » et la suite est plus réjouissante : profil descendant par SAINT GALMIER et les environs de SAINT ETIENNE et de FIRMINY. Ce n’est plus le profil qui nous perturbe mais la circulation et l’orientation dans cette zone périurbaine. Dans l’ensemble, tout se passe bien et les automobilistes sont, en grande majorité, assez conviviaux …. Du moins suffisamment pour nous faire oublier les pièges des pistes cyclables laissées à l’abandon ou carrément barrées, les aménagements routiers dangereux et une signalisation routière entièrement dévolue aux bâtiments administratifs ou aux centres commerciaux. C’est le matin, il fait beau et tout sera résolu sans véritables prise de tête avec les indications du GPS. Nous retrouverons ainsi facilement la route parallèle à la vallée de la Loire que nous suivrons jusqu’au PUY en VELAY. J’escomptais une route linéaire et relativement plate… mais il nous faudra attendre RETOURNAC pour enfin renouer avec un profil de tout repos. En attendant, la route est belle, mais modernisée et taillant droit dans les pentes qui se présentent à elle. Quelques séances de manivelles, pique-nique en bordure de route à BAS EN BASSET et une après midi plus calme jusqu’à VOREY. Nous ne sommes qu’à quelques dizaines de km du PUY et un camping nous tend les bras. Arrêt bière, courses du soir (à partir de ce soir nous retrouvons nos habitudes, bonnes ou mauvaises : viande rouge, produits laitiers et bien sûr, vin – de plus, le traiteur, anticipant sur notre suite, dispose d’Aligot, plat un peu lourd mais très reconstituant ….. ) Le campement établi et la douche prise, nous prenons un peu de repos. En face de nous, un confrère cyclo-campeur : nous engageons la conversation…. C’est un peu difficile, il est allemand, retraité et ne parle que sa langue et l’anglais. Mes années d’allemand sont loin… doté dans mes études d’un professeur plus attaché à nous décrire les horreurs de sa guerre et à magnifier les perspectives européennes telles que nous les envisagions alors, j’ai de nombreuses lacunes en vocabulaire. Nous ne nous dirons que l’essentiel, à mon grand regret : comme nous, il est retraité, parti de STUTGARD depuis 9 jours, il va vers LE PUY et descendra la LOIRE jusqu’à son embouchure. Son trajet m’étonne un peu : il est en train de remonter le fleuve…. Nous réussissons à nous faire comprendre : en fait, il remonte la LOIRE pour visiter LE PUY pour ensuite revenir sur ses pas et en descendre le cours. Repas (très) conséquent et grosse nuit…


LE PUY
LE PUY

MERCREDI : Départ au matin sur une route plate en bordure de LOIRE... Temps frais et variable … seule préoccupation, mon pneu arrière à nouveau affligé d’une crevaison lente. Premier arrêt sur un parking de station service pour un essai tarifé d’utilisation du gonfleur pneumatique…. Le résultat n’est guère probant et une dizaine de km plus loin, je me résous à changer à nouveau de chambre à air…. Ma monture finit sur le bas côté, posé sur ses sacoches comme un navire échoué. Réparation, gonflage au maximum des possibilités des minuscules pompes dont nous sommes dotées. Pendant ce temps, passent les cyclistes, épris de cette route calme et plate, et qui, bien sûr, omettent de nous saluer (on ne sait jamais, on pourrait avoir besoin d’aide …). Réparation faite, nous croiserons les mêmes quelques km plus loin, au retour de leur entrainement matinal …. je crois bien que j’ai oublié de répondre à leur salut. Arrivée au PUY où nous faisons un double arrêt : pâtisserie + mise en route du GPS pour un village de notre itinéraire en sortie de ville. Grand bien m’en prend, en ville aucune indication pour la route que je compte suivre. La circulation est dense à cette heure de la journée et, de plus, certaines rues sont en travaux. Je ne sais combien de temps il nous aurait fallu pour retrouver ma route sans cet accessoire.

Mais ce que je redoute en cette journée, c’est la suite …. Une bonne montée dès la sortie de la ville (4/500 m de dénivelé) puis, une descente sur la vallée de l’ALLIER avant de remonter sur le GEVAUDAN (encore plus de 500 m de montée). On met en route, la pente est supportable dès que l’on quitte LE PUY et puis, au final, ce sont les côtes qui finissent par se lasser avant nous.

Fin de la première « grande » côte et arrivée à BAINS, où un immense rond-point est orné d’un côté d’un pèlerin et de l’autre d’une bête monstrueuse …. Les deux particularités du pays : les chemins de SAINT JACQUES de COMPOSTELLE et la bête du GEVAUDAN …. Curieux mélange…. Nous ne verrons pas la bête, la nôtre a 4 roues motrices et elle est conduite par des individus pas toujours ni bien intentionnés ni dotés de raison … Les pèlerins, eux, sont plus visibles, courbés sous de gros sacs à dos et tenus par d’imposants bâtons de marche ou parfois, moins « puristes » et plus légers, petits sacs et chambres d’hôtes (tous les goûts sont dans la nature)... Pique-nique ce midi juste avant de plonger sur la vallée de l’ALLIER. Grands descente, plein d’eau (chez un particulier, nous ne cherchons même plus d’invisibles ou inexistants points d’eau…) et passage du pont sur la rivière. Dès la fin du pont, grosse montée sur le dernier rapport ….. Inquiétude, vite dissipée par l’arrivée d’un long replat et l’entame d’une montée aux pourcentages plus conviviaux. Partie de manivelle dans une chaleur moite et nous finissons par déboucher sur le plateau alors que le ciel vire du bleu pâle au gris (très) foncé. Mais la difficulté que je redoutais est passée… je ne sais pourquoi, je m’étais dit avant de partir que cette étape serait mon « pont aux ânes » et qu’une fois franchie, rien ne pourrait plus m’empêcher d’aller à terme…. Euphorique, c’est à peine si je prête attention au rideau de pluie qui se forme à quelques kilomètres… et qui finira par nous rattraper à une portée de fusil de SAUGUES.

Empaquetage du chargement dans des sacs plastiques, vêtements de pluie et arrivée très arrosée dans la « capitale » du GEVAUDAN où la bête est omniprésente…

Arrêt bière sur la place, il n’est pas tard, mais nous nous arrêterons là. On discute avec deux pèlerins : l’un, belge à gros sac à dos, très éprouvé par la chaleur et l’autre, moins disert, son compagnon de rencontre … Ils sont engagés sur le parcours complet et voyagent « à l’ancienne » … notre belge trouve un peu pesante la notoriété récente de l’itinéraire et la présence de nombreux pèlerins, bagages transportés par camions, légers et fortunés mais qui, néanmoins, encombrent les lieux d’hébergements dédiés aux « vrais » pèlerins … Courses du soir : nous sommes désormais sur «zone » et nous continuons notre régime « aligot, viande rouge, etc … »

Installation euphorique au camping de SAUGUES, repos et plantureux repas …. Le soir, nous retrouvons nos deux pèlerins qui viennent ici prendre une douche avant de rejoindre la grange qui leur servira d’abri pour la nuit.

la bête
la bête