L'Italie et quelques surprises

Pour les jours de visites, je n’ai pas prévu de visites ou de programme fixe … Nous visiterons donc la ville « le nez en l’air » pour retrouver l’émotion que nous avions ressenti il y a deux ans…. Petite déception : un très (trop) grand nombre de touristes (même par rapport à notre passage d’il y a deux ans), la fontaine de Neptune[mm1]  est en travaux et cachée par une palissade… et seulement quelques nouvelles vues admirables au détour d’une rue. Le lendemain, la visite se fera avec nos vélos et nous en profitons pour essayer de trouver un « spécialiste » susceptible de dépanner mon problème de batterie. Je n’y parviendrai pas. Retour en ville, nous nous arrêtons en face du Palais Vecchio … enfin, j’essaye … Un peu distrait ou maladroit, le « vieux » s’écrasera par terre devant le palais et un nombre considérable de touristes. Grosse douleur lombaire, mais après un peu de repos, je parviens à reprendre mon vélo et à rentrer vers notre campement.  En fin d’après-midi, la douleur est un peu trop présente et finalement, appel à une ambulance, et direction les services d’urgence locaux… Cinq heures plus tard, peu avant minuit, on me rassure : pas de fracture … Cela dit, la douleur est toujours là et il nous faudra envisager un « auto-rapatriement » compatible avec elle...

 

Nous attendrons deux journées supplémentaires sur place avant de nous résoudre à un retour anticipé et rapide dans notre Jura natal… Le schéma qui me paraît correct est de retourner vers Livourne et, par deux trajets en Ferry, atteindre Marseille où nous pourrons louer un véhicule. La douleur ayant tendance à diminuer, surtout posé sur mon vélo et en pédalant modérément, nous entamons notre retour. En fait, pour agrémenter cette fin de virée un peu calamiteuse, nous rejoindrons PISE pour une journée de visite dans la ville …

 

Une longue (et prudente) journée de vélo nous conduira dans cette ville. Vaste agglomération, je me perds un peu dans la lecture de ma carte, sur la partie d’itinéraire que je n’avais pas préparé !!!… Nous finissons, évidemment, par demander « à l’ancienne » notre chemin vers le camping du lieu... Le trajet rejoint les remparts de la ville ancienne, murs austères, d’où dépasse les derniers étages de la célèbre tour !!! vision surprenante et belle émotion, d’autant que notre lieu de campement est tout proche. Journée calme le lendemain : visite de la ville avec nos vélos (à la main, parmi la multitude de touristes se pressant pour entrer sur la fameuse place regroupant baptistère, cathédrale et tour penchée … Même parmi la foule, l’émotion est là… après un bon moment, petit tour en ville et sur les quais longeant l’Arno, avant un retour sur la place des Miracles (le premier étant le non-effondrement de la Tour …). Nous serons repérés et abordés par un cyclotouriste qui a garé son vélo, lourdement chargé, en face de la fontaine… Il est chinois et tiens communiquer un peu (difficile, pour nous), à prendre quelques photos… Il nous présente ses compagnons de route pour la photo souvenir : la fontaine, la Tour et quelques cyclo-voyageurs heureux !!! je regrette, comme toujours que notre éducation ai, à ce point, négligé la pratique des langues étrangères, ce qui nous condamne à ne pas pouvoir communiquer un minimum dès que l’on franchi les frontières de l’hexagone …

 

Petite et agréable journée le lendemain : suivre l’Arno jusqu’à l’embouchure, puis le rivage, plein sud, jusqu’au début du port de Livourne … Agréable, enfin, cela aurait dû l’être sans une pluie vers midi, suivie d’une averse orageuse à notre arrivée sur le camping de Livourne. Ce dernier est heureusement doté d’une sorte de préau abritant une table et des bancs qui nous servira de refuge pour la soirée …

 

Nuit courte et réveil à 5 heure du matin pour rejoindre le port et notre ferry vers Bastia. L’horaire prévu est un départ à 8 h., une arrivée à Bastia vers 13 h. et une possibilité de prendre le « Bastia-Marseille » du soir même… Bon calcul, à priori, nous permettant de rejoindre Marseille « en semaine », et de pouvoir rendre le véhicule de location envisagé à l’agence la plus proche de notre domicile !!!

 

Tout se passe bien jusqu’à notre embarquement : nous trouvons facilement l’entrée du port, le guichet pour la prise des billets et l’endroit pour parquer nos vélos dans le ventre du monstre. Le départ tarde un peu, suivront quatre heures de navigation, occupées à la prise du petit déjeuner, la lecture et l’essai de traduction de quelques annonces en italien … Je n’en comprendrai, bien sûr, aucune et, comme tous, nous nous préparons au débarquement … Dans le garage, je discute un peu avec un automobiliste voisin : il est roumain, parle couramment français, et me fait part de ses ennuis : une réservation hôtelière manquée …je ne comprend pas pourquoi … enfin, jusqu’à ce que, sorti du bateau, je ne reconnaisse pas Bastia, mais un bâtiment du port de Livourne : avarie en mer et nous sommes revenus à notre point de départ … Mon beau plan tombe à l’eau …

 

Il nous faudra attendre une bonne heure, patienter devant les guichets (mais on est en Italie : pas de râleurs vindicatifs, mais une certaine bonhomie et de la bonne humeur …) et aussi recourir aux services d’une italienne parlant parfaitement notre langue pour m’expliquer les solutions envisagées. Avec les autres passagers non motorisés, nous serons conduits à Gênes en car, avec nos vélos, pour prendre un ferry de nuit rejoignant Bastia le lendemain matin : nuit à bord et repas sont pris en charge…. Nous nous trouvons avec un cyclo voyageur italien, anxieux du transport de son vélo : il y a de quoi : vélo tout carbone de moins de 7 kg, charge minimale et tenue parfaite ….

Voyage en bus, donc, errance à l’entrée du port de Gênes (manque de consignes pour les bus faisant simplement office de « taxi ») et nouvel épisode « Ferry » : cabine spacieuse, repas, ses suites à la limite de l’intoxication alimentaire et enfin, avec un jour de retard, arrivée à Bastia.

Muni de nos billets pour Marseille, nous passerons une bonne journée sur une petite plage à quelques kilomètres. Le soir, donc, nouvel embarquement pour une arrivée prévue tôt le lendemain matin. En prévision de notre retour dans le Jura, je réserve un véhicule à l’une des agences de location de la gare Saint Charles. La nuit se passe sans gros problème : pas de cabine libre, mais, après tout, un fauteuil fait l’affaire. Cette fois, le ferry accostera au bon endroit et dans les temps. Mauvaise surprise à l’arrivée : ma réservation de voiture a été annulée, faute au modèle de véhicule choisi… Je décide cependant de me rendre à l’agence contactée …On tourne un peu autour de la gare et je me trouve devant les guichets d’agence… Las ! c’est jour de grève SNCF et l’affluence est grande. L’agence contactée n’a plus un seul véhicule disponible, pas plus que ses concurrents … Réception « moyenne » mais toutefois, l’un(e) me conseille de m’adresser, dans l’attente d’une disponibilité, à une agence éloignée du centre. Avant de m’y rendre, je tente, à tout hasard, de réserver par internet dans cette autre agence … Miracle, ma réservation est confirmée et nous nous mettons en route … J’ai un peu de mal à me faire un itinéraire… C’est un cycliste « urbain » qui viendra à notre secours et qui, voyant que je ne connais même pas des endroits aussi emblématiques que la Canebière ou le Prado, nous conduira jusqu’à l’endroit où l’itinéraire devient évident. Décidément, Marseille est un pays rêvé, l’une des rares villes où l’on a encore du savoir vivre !!!

 

Je croyais en avoir terminé, sauf que, arrivé dans cette dernière agence, et après une bonne heure d’attente (mêmes causes, mêmes effets) on me signale que, en dépit de ce qui m’a été confirmé, l’on ne possède ni le véhicule choisi, ni de véhicule disponible !!!  Compte tenu de la succession de désagréments de cette dernière semaine de virée, je finis par en rire, et, voyant un véhicule en cours de restitution, je demande si la chose est libre … En dépit des problèmes que cela risque de lui causer, le gérant me l’attribue et nous pourrons enfin rentrer le soir même dans nos pénates …