2018 : le haut Mustang.


A l’origine du projet, deux préoccupations :

 

-        -   Me méfiant dans mes capacités physiques, trouver un itinéraire de trek permettant de rejoindre, en jeep ou autre, mes camarades aux étapes prévues. 

 

-          -  Accomplir le trek avant la rentrée de Septembre et donc Investir un secteur abrité de la mousson.

 

Le Mustang répondait à ces deux critères, et, par chance, relevait d’un projet ancien, conçu lors d’un précédent passage par JOMSOM et le bas Mustang …

 

Equipe réduite cette année : seulement 5 participants, à la suite de la maladie de mon ami Patrick G et d’un genou déficient de mon autre ami Patrick J … - Projet toujours porté par notre agence préférée NEPAL ECOLOGY TREKS et guidé par notre ami SURYA LAMA

 

Billets pris à l’avance (mais pas assez pour bénéficier des tarifs les plus réduits …) et transfert sur ROISSY dans le vaste véhicule de JP (parking longue durée – tarif réduit pendant la durée du trek) C’est, en fait, cette combinaison qui s’avère être la plus avantageuse pour nous au moment de notre décision de partir : environ 800 € en tout avec un vol « rapide » (12/13 h par Oman Air)

 

Le lendemain, journée traditionnelle de visite de la ville … Pour nos « primo trekkeurs népalais », nous faisons la visite complète, classique et guidée : Pashupatina, Swayambunath et le grand stupa de Bodhnath. La chose ne sera pas tout à fait une redite pour les anciens : notre guide du jour s’exprime bien, ne se contente pas du passage classique vers les lieux de crémation ou les performances tarifées des « sadhu clic-clac » avides de roupies, mais s’attarde vers les temples, la longue file de pélerins, en fait, ce qui fait la vraie vocation de ces lieux. Le déjeuner se fera en terrasse, face au gigantesque Stupa de Bodhnath avant un retour ponctué de visites (intéressées, un peu …) aux peintres de mandalas ou vendeurs de cachemire. Malgré ce petit travers, excellente visite et retour à l’hôtel où nous retrouvons, cette fois, notre guide, mon ami Surya, qui nous accompagne (pour moi et Josette) pour la quatrième fois… Quelques soient les circonstances, il a toujours fait preuve de gentillesse, et puis, si nous passons systématiquement par agence, guide et porteurs, c’est aussi pour permettre à ces gens, à leur famille, de gagner leur vie dans un pays sans activité économique, autre que le tourisme …. Je n’ai jamais vraiment compris comment ou pourquoi l’on pouvait, même si la nécessité ne s’en faisait pas sentir, faire l’économie de quelques centaines d’euros dans ces lieux où, sans sécurité sociale ni éducation gratuite, le revenu mensuel moyen n’excède guère le montant d’une de nos journées de travail…Il y a une certaine indécence à ne pas laisser tomber de nos poches occidentales les quelques subsides qui leur sont vitales …Cette année, nos bagages seront à dos de mules et nous bénéficierons aussi d’un « guide assistant » en dépit du nombre réduit de notre équipe (en fait, il me sera bien utile … mais n’anticipons pas …)

 

Dernier soir à Kathmandou : prévoyant de longues semaines sans viande, nous fréquentons notre « Steak House » habituel !!! Nuit toujours un peu bruyante et réveil très tôt pour un transfert vers la « gare routière » voués aux « Bus touristiques ».

 

Une première étape, en fait une presque pleine journée devait nous faire parcourir en Bus les quelques 200 kms vers Pokhara. « Tourist Bus », donc pas de « surcharge » et chacun a sa place assise, le bus paraît moderne, plus que le « Tata de base » réservé aux liaisons internes. Cela posé, la présence ou l’efficacité de la suspension est affaire de hasard et la sur-fréquentation de la route reliant les deux villes, suffisante pour rendre le trajet assez éprouvant. Notre bus nous renseigne bien sur les inégalités du revêtement et la conduite particulière, mais efficace des conducteurs stresse un peu sur les premiers kilomètres …On s’habitue cependant assez vite : la règle unique du Code de la route local étant d’éviter à tout prix de rentrer ou d’endommager son ou un autre véhicule est parfaitement respectée, toute autre manœuvre étant autorisée : lignes blanches, dépassements sans visibilité, ou autres. Parfaite courtoisie aussi : on freine pour permette un dépassement litigieux en face, on klacsone à peine pour une manœuvre aléatoire … Avec l’habitude, on finit par faire confiance dans ces diables de conducteurs. Ce premier trajet est donc parcouru sans problèmes, arrêts pipi et Dal’Bat compris.

 

Hôtel correct à Pokhara, petit tour en ville, pluie pour le retour à l’hôtel et nous nous préparons pour un réveil « aux aurores » en vue de prendre, ou tenter de prendre, le premier vol du lendemain pour JOMSOM.

 

Nous arriverons dans les premiers au comptoir de la compagnie TARA AIR : le ciel est bas, les gens ne semblent pas pressés : mauvais signes. Une heure se passe, le hall de départ se remplit, puis vient une première annonce pour un retard au décollage. Viendront ensuite un second report, l’annonce que la décision de voler sera prise à 10 heures, puis à 11, et enfin l’annonce de l’annulation des vols du jour pour Jomsom. A près de midi, il faut prendre une décision : attendre une journée paraît risqué (il n’y a pas de vol parfois pendant 2 ou 3 jours à cette saison), la location d’un ou plusieurs 4x4 finit par s’imposer. Le premier (4x4 quasi « urbain ») nous conduira jusqu’à BENI, par une route presque normale ... Comme sur la plupart des véhicules, la qualité de la suspension relève du tirage au sort, et cette fois, nous ne gagnerons pas. A BENI, l’heure est déjà bien avancée, nous nous transférons dans un 4x4 plus « rustique » mais costaud et apte à faire face à toutes les situations. Pour cette seconde journée, nous n’irons pas plus loin que TATOPANI où nous arrivons à une heure trop tardive pour profiter des bains d’eau chaude qui en font la réputation. Le lendemain, même jeep et même chauffeur, qui consent à nous conduire jusqu’au terme de notre trajet motorisé, trajet que nous décidons d’arrêter à KAGBENI plutôt que JOMSOM.

 

Ce que fut la journée du lendemain est un peu difficile à décrire … Concrètement, la piste emprunte les gorges de la rivière Kali Gandaki, empruntée par les camions, jeeps et bus Tata desservant les bas et haut Mustang : pas mal de circulation, donc…Nous sommes en période de mousson, la piste, entrecoupée des débordements de nombreux ruisseaux, de nombreux éboulements, est transformée en un boyau glaiseux à la moindre pluie (c'est-à-dire tous les jours …). Circonstance aggravante, la piste est en cours de réfection, ou de réaménagement, et les travaux en cours ne font qu’ajouter à la quantité de boue s’opposant à notre progression !!! Plutôt que d’essayer d’en faire une description précise, il vaut mieux se référer purement et simplement à la série TV sur les « routes de l’impossible » .

 

Juste quelques impressions ou souvenirs : le 4x4 en travers, crabotant dans la boue jusqu’aux essieux et posant ses roues à qqs décimètres du vide, 200 mètres au-dessus de la rivière en crue …. Mais bon, notre chauffeur est bon, même mieux que bon : on finira par avoir et faire confiance !!!

 

Pour le reste, le parcours se fait « à la népalaise » : totalement aléatoires, les arrêts, incidents, obstacles sont gérés sans stress, au mieux et sans souci d’horaire… Ce fut d’abord un camion totalement enlisé, collé à la glaise, et qu’il faudra d’abord essayer de tirer au câble (deux n’y survivront pas) puis faire pousser par une pelleteuse … Il y eu ensuite l’arrêt, pour la pause méridienne, des travaux destinés à contourner un éboulement : nous restâmes longtemps à essayer de deviner où, et dans quelles conditions, nous pourrions passer l’obstacle. Heureusement, comme tout au long de la piste, une minuscule et antique « maison de thé » pouvait subvenir aux besoins des voyageurs bloqués : toilettes, dal’ bat et coca, en attendant la réouverture de la piste …. Il y eu enfin, dans une traversée de village, ce camion bloqué, une roue tombée dans un fossé profond, et qu’il fallut dégager, là aussi, avec le secours de l’une des pelleteuses en fonction à quelques distances de là … En bref, les qqs dizaines de kilomètres du jour nous occupèrent toute la journée, nous fournissant (et surtout à nos « primo-trekkeurs ») quelques souvenirs forts !!!

Premier contact, le soir avec le haut Mustang (nous sommes à la frontière !!!) : maisons de terre, toits en terrasse fait de terre battue portés par quelques troncs et un entrelacs de branchages et bordés par des empilements de bois de chauffage, signe traditionnel de la richesse et du rang des propriétaires