Cyclotourisme - une virée dans le LOT


Introduction et préparatifs


A l’approche de cet été 2010, je ne suis guère inspiré …. Mes compagnons habituels ont programmé une semaine dans le LOT, département certes riche de nombreux sites touristiques, mais fâcheusement dépourvu de monts, de cols et de vues lointaines et dégagées…. Un coup d’œil sur les cartes confirme ce que je suppose : des vallonnements, des montées répétées que l’on devine cassantes entre vallées et causses. Une topographie redoutable, à vous faire regretter les « vraies » montagnes….

Bref, pas très tentant, en plus, il est temps de renouveler ma pratique cycliste que je trouve parfois lassante…. Une courte réflexion, le souvenir de mes randonnées en cyclo-camping d’il y a 40 ans et l’idée fait son chemin : pourquoi ne pas rejoindre le LOT et mes compagnons habituels en renouant avec cette pratique oubliée.

Quelques temps à rêver en simulant sur ordinateur des parcours un peu économe en dénivelé (l’âge, le manque d’entrainement, un certain excès pondéral et quelques maux…) et, dans un élan d’inconscience, on se décide …

Il faut maintenant retrouver et mettre en état le matériel ad’ hoc.

Pour les vélos, pas de problème : nous sommes dotés d’anciens VTT , bon cadre titane et fourche fixe en acier … Les pneus de 26’’ offrent des dimensions adaptées à l’exercice (pour nous, nous utiliserons nos 1 ou 1,20 pouces – un peu étroit, mais cela me paraît suffisant sur route …). Il faut maintenant retrouver dans les caves les porte-bagages abandonnés depuis tant d’années. C’est fait, il faut juste adapter la chose à nos coursiers actuels, dépourvus d’œillets. Problème contourné par la pose de colliers aciers boulonnés sur un intercalaire…. Ensuite, les sacoches ….. Comme je ne suis pas sûr d’aller à terme, ni de rentabiliser, par une pratique intensive, un investissement important, je ressorts les « vieilles » et me résous à une charge quasi « tout à l’arrière » …. Je retrouve aussi mes anciens réflexes, je place sur les haubans des rayons à la dimension, et aussi les rayons « sans tête », coudés à la mesure, et destinés à une réparation de fortune pour les bris d’un rayon côté roue libre. Le matériel de camping, en travers des porte-bagages, sera celui de nos randonnées pédestres : pas spécialement léger, mais éprouvé …. Et puis, après tout, quelques centaines de grammes, en plus ou en moins, ne comptent guère au regard de mon assez substantiel excès pondéral..

Reste à finaliser l’itinéraire et à adapter l’ensemble roulant à la technique moderne. Un petit problème : en « vrai » autonomie, quid de la recharge des appareils modernes (GPS et mobiles …). Pour cela, je me décide à investir : à une dynamo ancienne (mais sans frottements …) je couple un régulateur d’une excellente marque allemande, bien connue des « baroudeurs » et je pourrai ainsi recharger mes appareils à volonté. Un petit ajout : le rétroviseur qui me permettra de localiser mon épouse ou de guetter l’arrivée des véhicules automobiles …

la machine "équipée"
la machine "équipée"

Nous voilà prêts à remplir nos sacoches : vêtements « tout temps », popote et réchaud, vivres de base, duvet, matelas mousse, oreiller et tente…. La chose pèse son poids et nos montures s’apparentent désormais plus à un appareil de musculation qu’à un coursier de race …. Dans ma sacoche avant, quelques impressions A4 pour la cartographie, l’ appareil photos et tout l’indispensable attirail, des papiers jusqu’au nécessaire de pluie, et, bien sûr, le GPS, à priori superflu, mais dont je tiens à tester l’utilité (ou la non-utilité !!!) . Le départ est fixé à un dimanche, pour, à priori, 6 étapes de 75 à 105 kms, et une arrivée la veille de nos retrouvailles à FIGEAC.

Samedi, veillée d’armes et je cherche surtout à évacuer les multiples à priori défavorables à une issue heureuse pour cette aventure : l’inadéquation des jantes 32 rayons au poids cumulé de ma personne et de la charge, l’insuffisance criante de ma préparation ou encore la précarité de ma condition physique. J’essaye, malgré mes 66 printemps de retrouver l’insouciance de mon bel âge. Mon épouse, elle qui ne craint pas pour sa forme physique, ne donne sans doute pas cher de mes chances de succès … Mais, après tout, il faut bien essayer et le LOT n’est pas le bout du monde. ..