2016 - Drôle de trek  (suite)

 

Le lendemain, un petit déjeuner « tout prêt » à l’hôtel avant de se mettre en route. Dans l’aéroport « local », attente, et premières soucis : Jérôme a des soucis «gastriques » … ça prend des proportions inquiétantes, un autre copain ne se sent pas très bien, puis ensuite c’est au tour de Josette… ça se termine, pour elle, par un malaise… l’attente (il y a quelques heures de retard) continue dans la salle d’embarquement : second malaise de Josette, à côté du local médical : prise en charge …  il faut insister pour éviter une hospitalisation. En fait, s’agissant d’une intoxication alimentaire, on pouvait espérer que ça passerait rapidement.  Malgré ces soucis, on embarque enfin pour LUKLA : petit avion, vol « à vue » en direction du terrain, paraît-il, le plus dangereux du monde … Mais, vol sans problème et atterrissage parfaitement réussi. Il est déjà tard et, n plus, nous devrons attendre ie vol suivant avant de retrouver nos bagages. Les qqs heures de trek de ce premier jour ne serons effectuées que tard dans la journée.

 

 

Après ce début un peu désordonné, on part pour la première « vrai » étape vers NAMCHE BAZAAR . Elle finit par une assez rude montée entre 2.800 et  3.500 m d’altitude. La journée se passe sans grand problème : les premiers ponts de câbles, les lodges, des jardins et des fleurs. Tout se passe bien jusqu’à la montée finale. Je suis rapidement atteint : souffle court, douleurs… et je me retrouve bientôt limité au point de devoir opérer sur cette première étape comme je le faisais dans l’approche des cols au-dessus de 4.500 m. : pause courte tout les 50/100 pas .... Malgré cela, on arrive sans encombres, Josette et moi au lodge prévu.

 

Le lendemain, pour la « balade d’acclimatation » prévue autour de NAMCHE BAZAAR, Josette est raisonnablement en forme,  moi, beaucoup moins … je finirai par laisser filer mes compagnons, puis Josette, et j’attendrai, vers 4.000 m, le retour de mon épouse, d’un « porteur-guide » pour la descente vers le lodge. Trop essoufflé au moindre effort, je prendrai la seule décision « sage »  et  resterai à NAMCHE en attendant que mes camarades visitent les vallées de CHUKUNG, puis de GORA SHEP , avant, si j’arrive à m’acclimater à l’altitude, de les rejoindre à GOKIO  afin, au moins ,de finir le trek avec eux. Josette, elle, semble se remettre assez bien de son intoxication alimentaire… Jérôme aussi et ils partiront, eux, avec tout le groupe.

 

 

Le lendemain, je me retrouve donc, seul  au lodge,  beaucoup de temps à perdre : je prends un peu mes marques : ma place près des prises électriques rechargeant mon smartphone, les bouquins chargés sur ce dernier, la petite balade vers le sommet du village : une bonne centaine de m. de dénivelé par une série d’escalier,  prendre le soleil sur la terrasse du lodge … Le temps passe lentement, mais on devine ce que cette situation a de désagréable pour moi : on me « soigne », on anticipe ma station sur la terrasse en allant chercher fauteuil et coussin à mon intention. La « didi » (« sœur », je pense : le lodge est tenu par le frère et la sœur …) vient essayer de me parler. Je ne parle pas anglais et nous finirons par communiquer à l’aide des applications de traduction de nos smartphones respectifs … De même, le frère me servira d’intermédiaire pour communiquer avec le guide de l’équipe (mon mobile n’arrive pas à communiquer  avec celui de mon épouse, ni avec celui de mes camarades de trek !!!) On signalera aussi mes lacunes en anglais à tout les « francophones » de passage afin de me donner l’occasion de parler un peu …. Bref, je suis « aux petits soins », pris en charge et ce séjour involontaire et un peu long à NAMCHE BAZAAR deviendra, au fil des jours, plutôt agréable, ponctué de longues conversations avec les népalais  francophones, avec quelques compatriotes de passage et mes balades au « parc » de NAMCHE (vue superbe sur l’Everest et les sommets  l’environnant).

 

 

Après 4/5 jours d’inactivité, et, enfin acclimaté, je me dirige vers GOKIO, à la rencontre de mes amis. La première étape passe bien et facilement. La seconde étape sera plus ardue : 6 à 7 heures au moins, plus de 750 m de dénivelé montant … Mais, la montée sera gérée calmement, avec quelques pauses, et finalement à une allure générale correcte, et à peu près équivalente à celle des autres randonneurs. Lodge à MACCHERMO (4.450 m) , dernier poste avant GOKIO( 4.750) doté d’une antenne médicale (faute d'une clientèle nombreuse, le médecin affecté à ce poste fait le tour des lodges pour recenser les « malades » potentiels … Pour moi, tout va bien)

 

 

Les communications téléphoniques sont difficiles …. La grande fille du lodge y parvient … et c’est elle qui recevra, et me communiquera, les nouvelles de mon groupe : Josette a fait un nouveau malaise, elle est sans forces et a dû être évacuée par hélico. Le problème a été réglé au mieux : l’agence a contacté notre assurance, a déclenché (avec quelques difficultés)  les secours et a dirigé Josette vers un excellent hôpital de KTM. On m’en donne les nouvelles rassurantes en même temps que l’on m’annonce la chose : le « traumatisme » est minime …. Mais il reste, pour moi, à organiser mon retour sur KTM au plus tôt : Descente (pas seulement, hélas) à NAMCHE en une seule étape, puis descente sur LUKLA pour essayer de prendre le premier avion possible sur KTM … La nouvelle a provoqué une bonne montée d’adrénaline et le trajet se fera à bonne allure. Une dernière nuit à NAMCHE, une arrivée à LUKLA vers 15 heurs (trop tard hélas pour obtenir un billet d’avion pour le jour même) et enfin, le lendemain, grâce aux bons soins d’un guide francophone de passage ( merci à lui, je ne sais pas comment j’y serait arrivé seul…) , un billet et un départ pour le premier avion vers KTM. Retour à l’hôtel, visite du directeur de l’agence qui me conduira à l’hôpital, puis attendra d’être sûr de l’accomplissement des formalités de prise en charge (longue conversation avec le médecin de la compagnie d’assurance) et de la sortie de Josette, désormais rétablie …

 

 

Retour à l’hôtel, et nous devrons attendre 5/6 jours avant le retour de nos camarades ….

 

Les deux premiers journées, ce sera  KTM :, Durban Square, les rues, les boutiques, les repas du soir à l’Everest steak house (bien, sympathique …) mais aussi le bruit, la pollution, la poussière …. Pas terrible côté capacités respiratoires … direction l’agence, qui nous trouvera un hôtel à NAGARKOT … station de « petite montagne »  et, après quelques heures de taxi  nous emménageons dans cet hôtel « de campagne » sympa, perché sur une arête montagneuse : ce sera parfait pour les 4 jours qui nous restent à attendre 

 

 Le temps de retrouver sur ma carte, quelques petits itinéraires de balades autour du village, de prendre nos marques, de parcourir tous les points de vue sur la chaîne  himalayenne  et nous passerons là d’agréables moments …. Les lieux paraissent très touristiques, une quantité impressionnante d’hôtels mais, tout autour de « vrais » villages : échoppes de légumes, maisons sommaires … et parfois de simples cabanes de tôle ondulée… mais la vie, des gens charmants, des écoliers en route pour l’école publique ou privée … Cette dernière n’est guère reluisante : les classes sont à l’image des cabanes : des tôles, parfois déchirées pour laisser passer la lumière … mais les uniformes, le rassemblement et la gymnastique matinale, avec  hymne national en conclusion … et surtout, seul « luxe » à l’entrée de l’établissement, un monument et une plaque en marbre destinés à rappeler que l’établissement a été financé par un Rotary Club (dont on peut taire le nom …) ….

 

Finalement ces quelques jours seront eux aussi  très agréables  …. Viendra enfin le retour : Taxi jusqu’à KTM … passage à l’agence où je retrouve le fondateur (français) que nous avions connu en 2004 et qui, malgré ses 80 balais dépassés, est encore là, au travail au dispensaire et à l’école  financés par l’agence… Agréable soirée, dernier repas et, le lendemain, on prend congé de notre guide Surya, on fait les derniers achats et on affronte le long retour, les longues heures d’attentes à DOHA, les couloirs de l’aéroport et enfin, nos montagnes jurassiennes ….

 

 

Il ne me reste plus qu’à faire le point sur mes « faiblesses » respiratoires, me remettre « psychologiquement » et évaluer les possibilités pour retourner dans ce pays et ces montagnes si chères à mon cœur ….

 

 

Mais, en définitive, ces questions mises à part, ce voyage m’a (nous a) permis de voir le pays autrement, et parfois en mieux … A l’agitation de KTM ou du chemin de trek entre LUKLA et NAMCHE BAZAAR (une horreur… il faut désormais, sur cette portion du parcours,  fendre une foule de trekkeurs majoritairement impolis, anglo-saxons, et parfois les deux  …) nous avons goûté à l’hospitalité des népalais, nous avons un peu plus partagé leur vie qu’en passant simplement sur leur chemin…

 

Bon souvenir donc, en fait …. Mais j’espère quand même que le prochain sera un peu  plus conventionnel.

 

 

Sur la page suivante, conclusion et ... le trek tel qu'il était prévu, tel que l'on effectué mes amis ...

 

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