de JOMSOM à GHOREPANI


 

Samedi 15 :

 

Réveil normal et petit déjeuner : nous tentons des toasts avec du beurre de yak (salé) : on retrouve malgré tout le goût de faire trempette dans le café.

Sortie du lodge à 7 h 00 pour la station de jeep. Il nous faut trouver une équipe pour compléter le véhicule qui comporte au moins 12 places (en fait ce sont des 4x4 TOYOTA  grand modèle … 5 places européennes, 7 places au mieux, mais jusqu’à 13 places ici …). Ce sera chose faite vers 8 h 30. En attendant, on fait un saut au lodge des stéphanois : ils sont déjà parti. Les deux guides communiquent ensemble : notre infortuné compagnon a passé la nuit à l’hôpital local sous perfusion plus oxygène : Il fait un œdème pulmonaire et il sera transféré vers Katmandou. J'espère que son mal de l'altitude n'est pas trop sévère, qu'il pourra retrouver ses copains en fin de trek et qu'il ne gardera pas de séquelles de cet épisode.

On trouve enfin le groupe pouvant compléter le véhicule : en fait cette équipe se tient dans un petit village en dehors de la piste principale. Après une demi-heure de piste vierge de toute circulation, nous trouvons les passagers complémentaires. Je suis seul à la place à côté du chauffeur et mon aisance fait des envieux. Je ne comprends pas pourquoi le conducteur refuse que l'on se mette à deux à cette place. En fait c'est le débattement du levier de vitesse qui rend la chose obligatoire. Et il vaut mieux que cela soit ainsi parce que les manœuvres exigées par la piste doivent être exécutées très rapidement. Vue sur l'immense vallée vers JOMSOM et sur les contreforts du MUSTANG. On double, en les couvrant de poussière, de nombreux trekkeurs. La piste emprunte ensuite le vaste lit de la rivière. Je me demande ce que cela doit être au temps de la mousson.

Des nuages : nous ne verrons pas les montagnes aujourd’hui. Nous arrivons sur JOMSOM : on traverse la ville, nous nous arrêtons au check-point et enfin on atteint la gare routière. Nous emprunterons le bus local : départ pas trop tardif et bus à demi rempli. L'espace entre les sièges est suffisant, bref, c'est le luxe. Après 2 h 00 de route parcourue par le car TATA sur une piste poussiéreuse, nous nous arrêtons devant un lodge pour le déjeuner. Les Népalais, pour la plupart, ne descendent pas du bus. Nous reprenons ensuite la piste.

Les paysages : après l’austérité des vastes lits de galets et des hautes falaises d'argile sculptées par l'érosion, la rivière devient torrentueuse et la vallée étroite : nous passons par des gorges impressionnantes. On retrouve aussi les villages et les cultures : colza, haricots. Le trek de JOMSOM emprunte parfois la piste et je plains les trekkeurs confrontés à la poussière soulevée par les bus, mais le paysage de la vallée et les villages méritent sans doute cet inconvénient.

Arrivée vers 14 h 30 aux limites du mustang et changement de bus. Il y a beaucoup de monde et peu de véhicules : en fait, la piste est bloquée plus bas et plus aucun bus n'arrive. Le guide prend l'initiative d'un départ pédestre pour deux heures de balade ... peu avant 17 h 00 nous arrivons à DANA et prenons pension dans le village : nous bénéficierons d'une chambre de bains /  WC à l'européenne, propre... Bière en terrasse et douche chaude : demain sera un autre jour (marche vers TATOPANI pour le déjeuner et un bain dans les sources d'eau chaudes avant d’entamer la montée sur GHOREPANI : on divisera ainsi la montée prévue qui faisait, dans le projet, plus de 1500 m de dénivelé positif !!)

Pause – bière en attendant le repas. Dans le village, et dans une vaste cour, un conférencier de la Croix Rouge est là, avec son porte-voix, devant une assistance essentiellement féminine en costume traditionnel : c'est le cours d'hygiène et d'éducation populaire.

Repas excellent, nuit calme…

 

Dimanche 16 :

 

Déjeuner : chappattis et miel. En route vers 7 h 00, la descente vers TATAPANI ne durera qu'une heure : la forme revient, c'est le matin, l’heure est fraîche. Nous arrivons au restaurant de midi vers 8 h 00 : la carte est alléchante et les prix sont bas. Déjà un coca pour moi et Michelle prend un LASSI, une (curieuse) boisson lactée. Nous descendons ensuite vers les bains chauds : c'est un établissement rustique et en plein air au milieu de maisons et de cabanes népalaises. Nous nous mettons en slip, nous passons sous la douche et nous nous immergeons dans une piscine cimentée remplie d’une eau refroidie et maintenue à environ 50°.

La fréquentation du site est composite : un vieux routard accompagné de deux jeunes compagnons, de jeunes népalais qui squattent la douche chaude pour des ablutions poussées, quelques indiens de passage. Notre porteur Yann lave consciencieusement tout son linge, fait sa toilette et enfin finira comme tous dans la piscine.

Retour au restaurant et visite de la ville : je vais consulter Internet (mon nouveau véhicule est arrivé en concession en avance d’un bon mois … je réglerai ce problème au retour). Au restaurant, je ne résiste pas à la tentation d’un jus d'orange fait maison … je vois passer les oranges depuis l'arbre jusqu'à la cuisine, j'entends le mixeur et je déguste un jus tout frais. Repas : poulet curry et riz, le luxe : on récupère ici l’économie faite sur le bus de la veille. J'arrose le tout de cidre maison. Départ vers 12 h 00 pour la montée sur notre halte du soir à SIKHA , à 2000 m d'altitude. Paysage superbe, nous nous engageons dans un affluent de la vallée principale, au milieu des cultures de riz (il sera bientôt mûr). Nous voyons également des oranges (un peu vertes) - nous en achetons quelques unes auprès d'enfants. Nous entamons une belle montée en escaliers. Souvent, dans les parties planes, le dallage est formé de plaques de marbre débitées manuellement de façon précise : un travail superbe !!

La chaleur est accablante mais après 3 h 30 d'efforts, les 800 m de dénivelé et la distance prévue sont avalés. Nous arrivons au lodge de SHIKHA : chambre « nuptiale » et commodités communes. Pause coca en attendant le repas à venir, et l’étape de demain (environ 850 m de dénivelé avant de retrouver les cinq camarades de l’autre équipe). Nous regardons les travaux en cours dans le lodge : les filles font le portage des matériaux pendant que les « hommes » président au coulage du béton. Dans le village, nous discutons, via notre guide, avec des « vieux », curieux de savoir si nous étions ou non plus vieux qu’eux !!.

Au dîner je goûte l'alcool de riz : pas terrible….

 

Lundi 17 :

 

Départ à 7 h 15 - vue sur le DAULHAGIRI au lever du soleil.

On reprend notre progression sur des marches de plus en plus rustiques. Le temps est chaud et très rapidement nous souffrons de la chaleur. Il fait beau, mais les nuages vont bientôt gâcher la fête. Le paysage est agricole : culture sur de petites terrasses - des travaux sont en cours : on laboure avec une araire en bois des plus rustique tirée par une paire de buffles …

Nous rentrons ensuite dans la forêt humide et les rhododendrons géants. Compte tenu de la chaleur, cette montée nous fatigue, elle est un peu rapide pour ma forme du moment … :

Mais on arrive bientôt sous GORHEPANI, et après une petite centaine de mètres de montée, nous atteignons notre lodge. Notre but du soir est atteint après seulement 2 h 40 de marche. Pause en terrasse, nous retournons dans nos chambres et nous déjeunerons vers 11 h 30. Après la digestion, nous faisons un petit tour en ville et je vais dans un cybercafé pour consulter Internet. Il n'y a plus qu'à attendre les autres. Nos camarades arriveront vers 15 h 00, à l’heure exacte où ils étaient annoncés. Il s'ensuit une chaude ambiance de retrouvailles et une bière collective joyeuse.

Je testerai ensuite, comme apéritif et également pendant le repas, une boisson similaire aux TCHANG, la bière locale, mais, si j’ai bien compris notre guide, à base de millet pilé. Je sens fortement le goût de l'alcool de riz qui doit être ajouté à cette mixture : pas terrible donc et je ne renouvellerai pas l’expérience…

Nous nous couchons tôt, pour une courte nuit avant l’incontournable excursion matinale au lever de soleil …

 

Mardi 18 :

 

Réveil des Japonais dès 3 h 00 du matin. C'est irritant !! Les autres groupes sont également réveillés et le bruit sera constant jusqu’à l’heure prévue pour nous... Je suis un peu furieux et finalement nous nous levons vers 4 h 40 pour un départ vers POON HILL avant le petit déjeuner : il s'agit ici d'une montée de 400 m de dénivelé que nous avalons à toute vitesse afin d’ admirer la vue au lever du jour. Il y a foule là-haut : appareils de photos et photographes sont juchés sur une tour d’observation, prêts pour le lever de soleil sur le DAULAGHIRI et le début de la chaîne des ANNAPURNAS.

Après cet épisode, paraît-il incontournable, nous retournons au lodge pour le petit déjeuner avant le vrai départ qui se situera vers 8 h 00. Le parcours est essentiellement tracé dans la forêt de rhododendrons géants. L'ambiance est humide, mais, sur l'arête, nous aurons de belles vues sur les mêmes montagnes que ce matin. Le parcours est cassant : une succession de montées, de descente, peu de secteurs plats ou en courbes de niveau. Nos nouveaux camarades, tout frais, sont encore plein d'entrain. Nous prendrons notre repas à TADAPANI . Pour moi, fini le riz : je me tourne vers les frites.

L'après-midi, nous descendons encore une petite heure et nous arrivons au lodge prévu pour le soir. Il est très peuplé et pratiquement plein : nous coucherons ce soir à trois par chambre, ce n'est pas grave. Nous sacrifions aux petits travaux du soir : douche, petite lessive ….Repos avant une bière et le dîner.