06/04

lundi 6 avril : on pense à l'après ...


La chronique du royaume :

 

En ce début de semaine sainte on ramassa moins de morts que la veille : un très faible espoir se fit jour, bien que la guérison du royaume fût encore bien loin.

Le temps était printanier : dans les grandes villes où s’entassaient maints sujets, on mit le nez dehors et des tableaux montrèrent, par effet d’optique, des cohortes de promeneurs, inopportunes en ces temps de peste et faisant craindre un retour de la contagion.

On montra le chef de la Police aux lucarnes, qui exhibât son grand bâton.

 

Pendant ce temps le grand argentier se grattait la tête. Le trésor Royal n’était que de vent, l’impôt ne rentrerait pas et de grandes dépenses seraient nécessaires.

 

L’hôpital avait montré de grandes faiblesses : il faudrait en restaurer l’éclat et la grandeur par tout moyens.

 

L’affaire était complexe. Les princes ne battaient plus monnaie et l’on avait depuis longtemps laissé l’affaire à de puissants financiers, à l’instar de ce lointain, glorieux et dispendieux monarque dont la cassette ne contenait d’or que celui de banquiers lombards.

Pour les soins de l’Industrie et du Commerce, on avait constitué, avec des royaumes voisins une sorte de Guilde, prenant exemple sur les antiques et puissantes villes de la Hanse. Les capacités de notre argentier étaient ainsi fort réduites.

Faute de moyens on fit venir des penseurs patentés. Ils imaginèrent une sorte d’œuvre mixte, faisant appel, non seulement au trésor royal, mais aussi aux ressources d’industrieux bourgeois ou grands banquiers.

Il s’agirait d’une sorte de « prêt à la grosse aventure » comme on en faisait il y a bien longtemps, et, pour celui-ci, les pertes iraient à l’impôt et les gains aux bourgeois.

Cependant, pour les sujets et la peur aidant, il ne s’agissait que d’être soigné et prémuni du fléau des grandes maladies : leur approbation était acquise.

 

On dormit mieux, le grand conseil, Médecin du Roi en tête, repris le cours de ses occupations.

 

 

Retour sur la journée d’hier : des courses alimentaires un peu loin de chez nous, à la recherche de fromages de qualité : on aurait pu nous chercher querelle (135 €, donc). En fin de matinée, Josette fit une courte promenade, mais sur le chemin de la Mouille, balisée en sentier pédestre : selon le Préfet, infraction (récidive, donc 200 €). L’après-midi, il me fallait sortir : une courte balade en vélo, de moins d’une heure, certes, mais franchissant parfois la limite kilométrique (je crains le pire : 3 infractions la même journée : correctionnelle, amende jusqu’à 3.750 € et mention dans les journaux locaux)

Nous n’avions, prudemment, côtoyés personne, mis un masque pour ne pas risquer d’infecter notre vendeur.

Rien ne justifie une pareille réglementation, une pareille négation de la responsabilité de chacun : « être homme, c’est être responsable »… en 1°, je trouvais stupide que l’on nous fasse commenter ce que je croyais être une lapalissade … Si, maintenant, on est tenu et traité comme étant par nature irresponsable, c’est que nous n’en sommes plus… pas étonnant qu’on choppe des virus animaux …

 

A plus, portez vous (et portez en un, de masque ... Merci ...).