17/04

vendredi 17 avril :"l'Europe, l'Europe ..."


Le Roi :

 

Le Roi, privé par l’enfermement général de ses fréquentes sorties, ne pouvant s’adresser trop fréquemment à ses sujets, languissait de ne pouvoir se mettre plus en valeur en ces temps troublés. Il prit idée de s’adresser à des échotiers par lui-même choisis afin qu’ils répandent avec bienveillance la parole royale.

 

Hier, il parla de la guilde des royaumes du vieux monde. Reprenant l’antienne d’un grand rassemblement de contrées unies pour la paix et le bien-être de tous, il entrevoyait et appelait de ses vœux une union efficace de rois, princes et palatins afin de lutter ensemble contre maux et misères.

 

 Le cantique avait été trop souvent chanté. On savait bien que cette grande union ne visait qu’à porter à tout les royaumes de ce vieux monde les succès et richesses qui firent la splendeur des villes de la Hanse. On savait aussi qu’après les horreurs du Grand Mal viendraient les pénuries. Alors, grands financiers et lombards, seuls désormais à frapper monnaie, empliraient les cassettes royales, l’or coulerait à nouveau mais au profit d’ateliers et fabriques et gagé sur le labeur et les contributions des vilains. Le discours ne rassura pas.

 

Dans le royaume :

 

Le Grand Mal semblait un peu faiblir, on s’endurcissait, s’y habituait et la machinerie des grands hôpitaux n’emplissait plus de terreur. On suivait, désabusés, les errements des ministres, grands commissaires ou conseillers royaux courant en tous sens. On moquait les égarements de quelques gendarmes ou de leurs prévôts. Passant les longues heures d’enfermement, on s’échangeait quelques saynètes parfois drôles, mais plus souvent formant pamphlets.

 

On s’échangeait aussi maint témoignages de simples médecins ou hospitaliers qui, décrivant les soins portés à leurs proches et patients, disaient avoir pu les soulager et guérir, à force d’attention précoce, avec les seuls petits remèdes dont ils avaient permission d’user.

Las des proclamations et certitudes de grands pontes ou savants officiels, le peuple reprenait foi et espérance dans les bons soins de ses médecins ordinaires.

 

Chez nous :

 

Grosse fatigue et petits travaux … Josette est aux peintures, souvent trop basses pour ma carcasse de plus en plus raide.

Entre le Président et son ministre des Finances, des déclarations qui me rappelle ce petit dessin diffusé sur Internet : un enfant, miséreux et accroupi nous fait comprendre : « Je n’ai pas peur que ce monde change, j’ai peur qu’il reste comme avant » …

Les soucis économiques dont on nous parle, les solutions que l’on envisage, me font comprendre que tout sera comme avant : le monde économique et financier fonctionne seul, plus qu’il se gouverne : politiques ou citoyens, nous n’avons nulle prise …. Et nos colères battront la digue sans l’abattre.

 

 Je lâche mes sombres pensées et retourne à mon ordinaire … avec, pour me mettre en joie, cette sublime archive :

 

https://www.youtube.com/watch?v=RksFYLer904

 

 Bonne journée.