samedi 18 avril : mes aïeuls ...
Hier, le Roi se prit à chatouiller le Grand Mogol.
Suivant, en cela, nos lointains amis, anciens colons anglais, et leur fantasque maître, il le critiqua sévèrement de ne point avoir informé au plus tôt les souverains du monde connu, d’avoir dissimulé et minimisé les ravages et même d’avoir, par accident, attiré ce grand mal. Le Mogol, aussitôt protesta vigoureusement.
Au Conseil, on trembla : la flèche était inopportune au moment précis où, par les routes de la Soie, nous parvenait de son royaume les denrées indispensables, tant pour combattre la maladie que pour assurer la reprise des industries.
On dut tempérer la parole royale, ce qui ne renforça guère la confiance du peuple envers ses gouvernants.
Le bon peuple, lui, distillait son enfermement. On le poussait à venir en aide à ses soignants, conseillant de confectionner pour lui, avec de maigres moyens, les capes qui lui étaient utiles pour se protéger des miasmes. On lui montrait, le soir, d’antiques farces, de très vieux acteurs ou baladins. Mais les jours se trainaient pour tous. On taisait toutefois sa grogne et sa révolte dans l’attente et l’espoir de la date proclamée par le Roi pour la remise en liberté de ses sujets. Mais, il en avait exclu vieux et vieillards que l’on pensait tenir encore enfermés pendant de long mois. Unanimement, ils protestèrent avec plus d’énergie que leur âge ne le laissait supposer.
Peu s’en fallut que la révolte sous-jacente ne fût conduite par nos aïeuls.
Chez nous : Pas vraiment de mieux … mais le bricolage, ça passe le temps et surtout ça redonne un peu de consistance au temps.
Côté temps, justement, il fait injure : des températures de Juin, qui auraient permis de longues virées cyclistes et la crainte, quand ce sera fini, que la tendance s’inverse et que ce soit la pluie enfin tombée qui nous empêche de profiter de notre liberté retrouvée …
Côté distractions, on ne sait plus quoi ressortir …. Quand c’est les bidasses en folie ou de Funès, on jette, mais hier, on a enchainé le vieux Brassens, tel qu’en lui-même, ses mots, scandés, sa petite musique, et Joan Baez, jeune et son étrange voix, ça fait !!!
Du vieux Brassens, une des plus déjantées :
https://www.youtube.com/watch?v=aJIseD0AG5U
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