13/05

mercredi 13 mai : amères victoires ...


Chronique du Royaume :

Les choses n’avançaient guère. Les gazettes se faisaient organes du Grand Conseil, répétant mises en gardes, nouvelles inquiétantes du Mal et fustigeant les rassemblements de citadins, désormais libres, mais ne disposant pas de suffisamment d’espaces, parcs ou jardins pour promener à bonne distance de leurs semblables. Aux lucarnes, on en montrait la déraison. Aux criées, on distillait, mezza voce, les injonctions lénifiantes qui berçaient le bon peuple… Cette mauvaise sauce finissait par prendre et même le premier conseiller se voyait paré de vertus par le commun. En haut, malgré grands dommages, pitoyables errements et injuste sévérité, on se voyait vainqueurs.

 

Dans le grand port du Sud, on interrogeait, comme chaque semaine, le médecin qui avait tant parlé au rebours de la Faculté. Il n’avait, malgré maints examens, pu trouver qu’un seul nouveau malade et se réjouissait de voir ainsi s’éloigner le grand mal. Il disait aussi, sans grande colère, ce que pensait nombre de ses bons confrères : que l’on avait eu tort de courir après miracle et nouvelle panacée au lieu d’attentifs examens et de bons et précoces soins. S’étonnant que l’on ait pu autant s’éloigner des fondements de Médecine, il s’inquiétait désormais des séquelles que cette nouvelle maladie laisserait sur les nombreux sujets qui l’avaient vu passer. Bien plus mesurée qu’au début de la maladie, sa déclaration fut néanmoins critiquée par les chroniqueurs officiels.

 

Le peuple sommeillait, le temps, - pour ces « saints de glace » tant redoutés des jardiniers -, était désagréable et froid. Le haut conseil était serein, mais sa victoire était celle du Roi Pyrrhus.

 

Chez nous :

Première petite balade (à pied, il fait froid) sur un petit parcours hivernal … quelques kilomètres seulement : ma collection d’arthrites et de blocages articulaires à réduit de façon drastique mon « périmètre de marche » … si je veux retourner au Népal, sur le petit trek que j’envisage encore, il me faudra le minimum. Quelques kilomètres de liberté, plein de voitures sur les routes (Zut… il va falloir de nouveau faire attention …) Plein d’herbes, folles ou hautes sur les chemins et sur les talus, les cerises commencent à rougir. Et ça nous fera un printemps de perdu : 76 ans, mais 75 printemps, j’enrage…

 

Ma première balade, donc : mes articulations brûlent, l’acide lactique monte aux premiers efforts et je dois me faire violence.

J’avais entendu parler de ce que certains hygiénistes appelaient « la chaise qui tue » pour parler des effets désastreux de l’inaction. J’en mesure toute la justesse : en fait, leur connerie de limiter au maximum nos efforts physiques, la durée et la longueur de nos balades, ça risque aussi de tuer du monde…

Pour finir les mots d’aujourd’hui … ceux, très vieux, de J Brel … l’air de la bêtise :

https://www.youtube.com/watch?v=zR52xwAC7jM

 

A demain…