vendredi 15 mai : un remède pour l'été ...
La chambre des pairs menait enquête sur la façon dont on avait organisé nos défenses contre le Grand Mal. Soucieux de tout, il avait interrogé le docte savant marseillais, tant décrié de ceux attachés au Grand Conseil.
Celui-ci leur avait donné réponse. S’il maintenait, avec une humilité retrouvée, la valeur de ses potions, les comparant avec d’autres, tout aussi aléatoires mais fort couteuses, il assurait surtout la logique de sa méthode.
Le mal était nouveau, fantasque, et sa connaissance n’était ni acquise, ni enseignée : sans remèdes ni potions, il fallait faire avec ce que l’on avait : on ne pouvait laisser malades sans traitements ni espoirs. Mais le principal souci était bien de repérer au plus tôt les malades, d’essayer avec prudence, comme d’autres l’avait fait, des potions connues et peu dangereuses. Surtout il fallait les tenir isolés, ainsi qu’on le pratiquait, depuis la plus haute antiquité, dès l’apparition de mortelles fièvres ou pestes.
Il lui semblait tout à fait condamnable de laisser les malades sans remèdes, hors potions de pacotille, au milieu des leurs, avec même la possibilité de répandre leurs miasmes alentour. L’enfermement ne pouvait être total : la contagion était inévitable et cette prison à la taille du royaume pouvait devenir ainsi lieu de pestilence.
Il égratignait au passage les savants officiels, soulignant leur cousinage avec de puissantes officines ou instituts, qui parfois avaient barre sur eux, et dont les intérêts étaient souvent purement mercantiles. On lui avait par trop cherché des poux dans la tonsure allant jusqu’à condamner comme poison la potion qu’il défendait. La chose était sans doute excessive et faisait douter de l’impartialité des savants de Cour, des chroniqueurs et des gazettes qu’ils inspiraient. Ces dernières publièrent aussitôt une étude ôtant tout intérêt au remède en cause.
Devant tant de publications et d’études contradictoires on ne pouvait se
faire opinion … sauf l’évidente logique qui avait inspiré ce savant, le conduisant à examiner au plus tôt et en nombre, à hospitaliser, soigner dès que possible et observer, étudier sans relâche
la maladie plutôt que d’attendre que l’on ait pu conduire des études si vastes que l’on puisse sûrement conclure. On y avait essayé beaucoup de remèdes, on en essayait encore, mais peu de
résultats, peu de certitudes et il n’y aurait bientôt plus assez de malades pour en conduire de si grandes.
Du Grand Conseil :
Le premier fit voir son étrange barbe et parla des mesures qu’il prendrait pour les tenanciers d’auberges, hôteliers et organisateurs de voyages. Ils étaient, peut-être plus que d’autres, affectés par l’enfermement général. Il souligna la hauteur considérable de la finance qu’on leur accorderait, mais surtout il assura que le peuple pourrait prendre loisirs, voyager et se repaître à sa guise pour les mois d’été. C’est cette espérance que l’on retint… On comprit aussi qu’il fallait relancer richesses et finances, qu’il fallait retrouver liberté complète pour éviter grande misère.
On avait proclamé le royaume malade pour longtemps, il fallait maintenant
se dire en santé et reprendre production de richesses. Le souhait de finance remplaçait le remède que l’on peinait à trouver.
Chez nous :
Tout va bien Merci …C’est mon vélo qui me fait souci : patte de dérailleur tordue, sur un cadre en
titane. Difficile à redresser avec les moyens du bord …j’y retourne
A demain…