24/05

dimanche 24 mai : pas la joie ...


 A la manière de ... "Chronique du royaume"

 

La veille, on avait regardé le spectacle de la grande joute des potions. Celle du Marseillais avait été balayée pendant que celle d’outre-océan marquait quelques points. Le Médecin du Roi s’était précipité pour demander d’ôter au plus vite la première de nos pharmacies. La controverse qui semblait se terminer en faveur de la seconde avait bien alimenté les gazettes, plus encore que celle, très ancienne, de Valladolid …On observait cependant que l’on avait pris soin, dans les études que l’on montrait, d’utiliser la première au rebours des préconisations et posologies de son promoteur pendant que l’on désignait comme miracle les maigres avantages de sa concurrente. De plus, de petites voix soulignaient que les fabuleux gains à espérer d’une toute nouvelle potion avaient obscurcis le jugement de maints décideurs et savants des offices. 

 

Dans les royaumes d’Europe :

Le Roi, en accord avec celui du Saint Empire, avait prévu de faire caisse commune et solidaire avec tous pour parer au désastre en finances qu’entraînerait le long arrêt des ateliers et commerces. La chose n’était pas dans la droiture des règles de la Hanse et ne plaisait guère dans les royaumes du Nord. Il y avait cependant, en la matière, nécessité d'agir et ces royaumes présentèrent un beau projet, pavé de bonnes intentions, mais fort différent. On aiderait, certes, mais cela contre bons accords, compensations ou abandons de valeurs. La forme était connue, on s’en était servie lorsque la Grèce, qui n’ayant de richesse que son ancien prestige, s’était trouvé dans l’embarras. On lui avait certes prêté, mais tout pris en échange, jusqu’à ses antiques ruines.

 

Il n’y avait, en ce jour, nulle nouvelle qui donne espoir ou qui prête à se réjouir de la sagesse de Rois et Nations.

 

Chez nous :

A défaut de mes jambes, c’est ma tête qui voyage… Aujourd’hui, je repense à ces vieux en Ehpad, morts seuls, sans soins, ni secours … « Un vieux qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle » qu’ils disaient … sauf que là, ça a été l’incendie de la grande bibliothèque d’Alexandrie.

 

Me reviens aussi la figure d’un camarade/ami (à 10 ans, la distinction n’existe pas). L’ami Marcou : par la suite, on ne s’est que trop rarement, croisé.

Il était artiste :

Quelques peintures : stupéfiantes,

Photographe : inspiré – mais il n’y a plus guère de place à une époque où la production quotidienne se chiffre en milliards de clichés et où ceux qui marquent les esprits sont souvent de pur hasard.

Cela dit, grand talent, il était (je parle au passé, je ne l’ai pas vu depuis si longtemps !!! ) il était un génie inconnu, mais auto-suffisant : son art était pour lui.

 

Je pense à lui à cause de ces vieux et de l’une de ses photos : Maison de retraite - Quingey je crois -, une vieille dame, belle, la légende de la photo donne son prénom.

Elle est derrière la vitre panoramique de la maison. Des reflets sur la vitre et la dame devient elle-même reflet : l’autre côté du miroir … peut être celui de Cocteau - Orphée ...

et je pense à tous ceux qui sont passé, avec quelques mois ou années d’avance, de cet autre côté.

 

Avec tout ça, on finirait par perdre le goût de l’amitié, du bien boire et des rires …

Pour oublier, Brassens (si je ne l’ai déjà pas fait) :

https://www.youtube.com/watch?v=zvo64Hv6gfI

 

A plus.