27/05

mercredi 27 mai : quelques craintes ...


Le Roi fit visite aux ateliers et manufactures de coches, gravement menacés du fait de l’immobilité des gens et de l’incertitude de lendemains : personne n’osait plus faire commande. Faute de gains, les nouveaux maîtres de l’ancienne manufacture royale songeaient à quitter le royaume, laissant tâcherons et compagnons dans le besoin.

Soucieux d’éviter pareil désastre, le Roi annonça que l’on distribuerait quantité de pistoles à ceux qui feraient l’achat de nouveaux coches, certes très soucieux de la propreté des rues et de l’air des villes, mais fort couteux. Certaines de ces aides étaient réservées aux plus modestes : ceux-ci n’y trouveraient sans doute pas suffisamment pour s’engager dans de telles dépenses.

 Autre distribution serait faite pour les maîtres de fabriques s’engageant dans les études et fabrications utiles à ces nouvelles calèches. Cela était bel et bon, mais on ne pouvait que négocier et espérer promesses des grandes manufactures afin que leurs ateliers restent au sein du royaume. De méchantes gens craignaient que ces mirobolantes distributions ne finissent, à terme, par enrichir les contrées du Grand Mogol sans vrai gain pour le royaume.

 

Du côté de la maladie, on s’était, à grand mal, débarrassé de l’encombrante potion marseillaise qui avait bien trop soulevé d’espoirs. On songeait désormais à écarter son tonitruant promoteur. Ce dernier s’était, au début du mal, précipité avec sa potion comme taureau dans l’arène. Il en ignorait certaines règles et les petits mais lumineux bonshommes qu’il y avait trouvé auraient bientôt raison de lui. Revenu à une plus claire vision, il donna audience à un célèbre chroniqueur qui le fit parler et le tarabusta quelques peu. Il se montra sous un jour humble et souligna que l’on avait, de fait et peut-être faute de moyens, jamais opéré de la façon qu’il disait, faussant ainsi les enseignements tirés et qu’on lui opposait. L’affaire échappait au plus grand nombre, mais on comprenait cependant qu’examens attentifs et soins précoces étaient, plus que tout, bonne et valable méthode pour contrecarrer l’œuvre du Malin. On avait, comme dans ces guerres anciennes, voulu défendre en s’enterrant dans tranchées et se cachant derrières parapets plutôt que de se lancer au plus tôt et glorieusement sus à l’ennemi. On avait fini par vaincre, mais sans vrai gloire et avec grandes pertes. La guerre allait à sa fin, le bonhomme, serein, attendait le jugement des gens de bien et non celui de Cour.

 

Le bon peuple attendait toujours, lui, qu’on le relâche pour prendre loisirs avant d’affronter la sombre période qui se montrait à l’horizon. Dans le monde, l’arrêt de voyages et usines avait ruiné et plongé dans la misère tellement de gens que l’on ne pouvait même imaginer. On avait aussi et partout enfermé, contraint et puni tant et tant pour éviter contagion. On craignait que l’habitude n’en fût prise et soit étendue à toute chose ou motif : richesse perdue, la liberté pourrait suivre…

 

Pannesières :

 

Hélas, pas grand-chose, et les timides annonces sur l’échéance du 2 juin ne me rassurent guère : la « bande au Professeur Nimbus » est toujours là : je remonte le gramophone

https://www.youtube.com/watch?v=SaKeQjjzExA&t=9s

 

à demain ..