22 janvier : requiem pour un presque fou

 

Lundi 25 janvier : Requiem pour un presque fou …

 

Il y a quelques jours, Francis Lalanne, chanteur oublié et souvent moqué, a découvert que l’on ne vivait plus en démocratie et appelait à la Révolution …

 On peut se moquer en effet : la chose est ancienne et a précédé de pas mal d’années notre situation actuelle et le fameux Etat d’Urgence Sanitaire…

 Moquons-nous donc de lui, nous qui acquiesçons, faute de mieux, à notre dictature de Carnaval…

 

Résumons, vite fait : 1962, le Général Président se fait élire au suffrage universel dans un régime où le pouvoir exécutif, qu’il nomme et dirige, est tout-puissant … Issus tout deux du même collège électoral, il devient normal ou indispensable que législatif, lui-même et exécutif se rejoignent… Le clou du cercueil viendra quelques décades plus tard, quand on élira en même temps, pour éviter toutes dissonances, Président et Assemblée. Cette dernière, qui, au législatif a les premiers et derniers mots, deviendra alors l’instrument docile du Président.

Ajoutons quelques bricoles :

Pour l’exécutif, avec un domaine législatif rétréci, la possibilité d’en régler, par décret, l’exécution, plus quelques procédures lui permettant de passer outre et aussi les pleins pouvoirs…

Pour le Judiciaire, noyé dans l’océan de lois et décrets de tous ordres et en tous sens, sans grand pouvoir quoiqu’on en dise et soumis, pour tout espoir de carrière, au bon vouloir de l’exécutif.

L’actuel a eu raison : la présidence est « jupitérienne » : elle en a les instruments. Mais ces derniers forment une condition nécessaire, mais non suffisante : on n’accède pas directement du statut d’employé de commerce ou de banque à celui de Dieu romain, ou alors, pas à celui-ci : Mercure, à l’extrême rigueur.

Pleurons nos grands principes, rions de ceux qui se nourrissent d’espoirs fous dans le monde d’aujourd’hui : la belle et bonne révolution n’aura pas lieu.

Au mieux, ou au pire, plutôt, la bataille sera entre candidats dictateurs : on n’entend guère de voix réclamant une nouvelle constitution, un retour à une vrai démocratie ou même la prééminence sur toutes choses des principes énoncés ou visés dans le préambule de l’actuelle.

Je pense à nos constitutionalistes d’un autre siècle : qu’ils reposent en paix : exit la Démocratie, reste le Pouvoir …

A ce propos (ou presque), un souvenir local : j’ai côtoyé, sans voisiner, une gloire locale (je suis de Lons le Saunier) : je l’avais connu à l’école puis étudiant. Par la suite, de juge, il s’est hissé tout au sommet de la hiérarchie judiciaire. On ne devient pas premier magistrat de notre pays, on n’incarne pas le pouvoir judiciaire, sans capacités ni qualités : cet homme est grand. Moi, je m’en souviens comme lycéen. En terminale, s’était formé une troupe de théâtre, elle avait répété et donné l’Antigone d’Anouilh. Il était Créon, terrible, le pouvoir des lois, déjà … Nous, nous admirions (lui aussi, peut-être) la superbe lycéenne qui incarnait Antigone, et, bien sûr, aussi ce qu’elle incarnait.

Nous revenons aujourd’hui au cœur de la pièce : le Roi, la Loi qu’il a édictée, peuvent tout, mais le cœur du Peuple sera toujours avec Antigone.

 

A Pannessières :

 

Je suis tombé avec bonheur sur des sites et des associations décidés à commémorer les 150 ans de la Commune de Paris (et d’autres de la même époque...)

La Mémoire de cet épisode est indispensable … je me joints à eux et remets le calendrier à 1871.

Pour les suivre : https://www.commune1871.org/

 

Il y a 150 ans : A quelques jours près :

22 janvier 1871 : deuxième tentative insurrectionnelle place de l’Hôtel de Ville. Fusillade, 5 morts, le Général Vinay, futur « Versaillais » dirige la répression (déjà).

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