jeudi 28 janvier : comme un canard sans tête


Jeudi 28 janvier 2021 : comme un canard sans tête ...

 

Des nouvelles du royaume :

 

Le malin faisait des siennes : changeant d’aspect ou de nuisance, se répandant toujours plus vite et semblant pouvoir même se jouer des potions protectrices élaborées à grand frais, tous, du Roi jusqu’au dernier de ses sujets, se trouvaient ignorants et désarmés.

Avec de nouvelles craintes, on ne trouvait rien d’autre que les recettes anciennes et l’on se disposait, pour une troisième fois, à enfermer les gens de nouveau. Mais beaucoup rechignaient.

 

L’arrêt des échoppes et cabarets, les privations de fêtes ou plaisirs, la perte de travail avaient épuisé et désolé le petit peuple.

Les dépenses folles pour remédier à la crise comme les pertes de recettes pour la cassette royale mettaient le pays à la merci des Lombards et des maîtres de la Hanse.

Partout, même si notre pays était parmi les premiers dans ce triste état, le Grand Mal avait plongé le Monde dans une folle danse de la Saint Guy.

En banque, chacun battait monnaie, hors les princes, et leur monnaie de singe s’échangeait, changeant de valeur, croissant ou s’écroulant, à la vitesse de la lumière.

En industrie, les fabriques ou maisons s’effondraient, s’échangeait tout aussi vite, pour le plus grand profit des plus voraces nations.

Rien de ce qui faisait valeur dans les temps anciens ne tenait plus, les choses de la Finance et des industries allaient comme un canard sans tête.

 

A ce jeu, le royaume ne faisait guère le poids et un nouvel arrêt des commerces faisait craindre le pire. Entre frustration du petit peuple et les craintes du grand argentier, il y avait de quoi balancer, ce qui fut bien le cas.

Les annonces de nouvelles contraintes tardaient. Annoncées pour cette semaine, elles furent reportées à la suivante. Supposées édictées par le Roi lui-même, ce dernier semblait se détacher de l’affaire. Il se montrait également irrité par les déclarations de son Médecin ou de son conseiller et même il convoqua quelques savants pour examiner de nouvelles stratégies de lutte contre le mal.

Il est vrai qu’il se trouvait en fâcheuse posture. On avait pu, jusque-là, tenir tout ce beau monde, tenir à la baguette les échotiers, faire trembler tous les sujets. Mais la carapace se craquelait.

Le peuple était encore dans la crainte, mais il se montrait déjà des gens qui pensaient que le Mal tuait bien moins que la Peste et qu’il valait sans doute mieux soigner attentivement et au très tôt les atteints plutôt que de se fier à une protection universelle qui ne viendrait au mieux que dans un an ou deux.

On avait muselé le Parlement. Ministres, intendants, prévôts avaient péché par excès de zèle lors des enfermements précédents. On racontait même que l’intendant d’une province de l’Est avait failli provoquer un conflit avec les Helvètes en se croyant autorisé à leur interdire l’accès à l’une de leur propriété et installation de loisir montagnard.

 

A agir sottement, on avait été à l’encontre du but poursuivi : on ne croyait plus ni Ministres, ni Journaux et le Pouvoir était tenu pour fol.

Comme le reste du Monde, le royaume allait ainsi tel un canard sans tête. Quant à celle du Roi ….

 

A Pannessières : Pas grand’chose …

 

Il y a 150 ans …

Signature de l’armistice avec les prussiens   Manque de temps : un peu d’histoire (y compris locale), ça sera pour demain