11 mars - commémoration de la Commune


Il y a 150 ans – la Commune … on commémore – Et chez nous ?

 

Quelques semaines, d’il y a si longtemps. Mais avant un siècle entier qui se passera sous la coupe presque exclusive des bourgeois et de l’église, il y eu ces hommes et leurs idées, le vœu d’une société plus solidaire et plus humaine.

 Nos sociétés vont à rebours… Le souvenir de la Commune est précieux … Parce que l’on parle assez peu d’elle, je relis et transcrit, jour après jour, le récit des évènements, ça m’occupera...

 

La guerre de 70 est finie … elle avait trainé sa fin devant Belfort invaincu, trainé derrière l’armée de l’Est, celle de Bourbaki, jusque dans nos contrées : Dole, Salins, puis le haut Doubs. Paris est toujours assiégé, le Roi de Prusse est à Versailles, la « République » à Bordeaux où l’assemblée nouvellement élue est surtout occupée à négocier conditions d’armistice et traité de paix.

 Début Mars, pour la paix, c’est chose faite, lourde de conséquences. Folklore militaire aussi : Les prussiens présentent les armes aux troupes invaincues qui évacuent Belfort. Réciprocité : ils s’octroient le plaisir de défiler sous l’arc de triomphe dans un Paris qui n’était pas conquis.

 L’assemblée élue est largement à majorité royaliste ou même bonapartiste. La rupture est consommée entre elle et le petit nombre de républicains. Reste, pour elle, à appliquer quelques conditions du traité : avec l’arrêt des combats, il faut désarmer certains forts parisiens et limiter les effectifs militaires (la garde nationale) au strict nécessaire

Le 10 mars, au sein de la Garde Nationale, une assemblée d’élus des bataillons refuse de reconnaitre le commandement du général Aurelles de Paladines, (celui dont les « tergiversations » avaient ruinées l’efficacité de l’armée de la Loire) nommé par le Gouvernement de Monsieur Thiers. L’Assemblée Nationale, craignant Paris, décide (comme les Prussiens) de s’installer à Versailles. Premiers décrets : elle abroge le moratoire sur les loyers et effets de commerce, plongeant beaucoup dans la misère. Elle supprime la solde des gardes nationaux.

Le 11 mars, il y a juste 150 ans, donc : six journaux républicains sont interdits, dont Le Cri du Peuple et Le Père Duchêne. Flourens et Blanqui sont condamnés à mort (par contumace) …

 

On ne se battra plus Français contre Prussiens, mais bourgeois, royalistes, capitulards contre républicains, socialistes… L’esprit de la Commune est déjà là, à travers des manifestations ou élans avortés, mais bien présente, à Paris et même en Province : Lyon, Marseille, Narbonne, Saint Etienne …. L’histoire est en marche.


 ET 150 ans plus tard :

 Restrictions et mesures sanitaires voguant sur un flot d’informations choisies pour leur caractère alarmant. Abreuvés de nouvelles et débats uniquement consacrés à ce foutu virus, à des drames sordides ou pratiques honteuses, ou aux vicissitudes de royautés et de stars … Dans cette société sans empathie, univers sombre, on songe à la 3° strophe du Spleen :

Quand la pluie étalant ses immenses trainées

D’une vaste prison imite les barreaux

Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées

Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux

Il faut chercher ailleurs, écarter la tombée des rideaux cachant le monde, pour découvrir de sombres réalités : misères cachées ou futures, enfants esclaves, migrants noyés.  Une société sans gouvernance autre que celle des « bureaux de conseils et d’études » ou lobbystes attachés au service d’intérêts privés. Pour l’essentiel, sur leurs réserves financières et avec un peu de spéculation sur le vent des cryptomonnaies, ces derniers ont déjà passé le cap et sont en mode « sortie de crise » confortable … Mais pour les autres, pauvre de nous…

 

Et, à Pannessières :

Pas pire : syndrome de fatigue chronique ou Covid long ? rien du sûr, mais hier, plus de 500 m avec 100 m de dénivelé : c’est déjà ça … et j’en ramène une belle image :