15 avril : Peur de quoi ?


jeudi 15 avril : Peur ? mais de quoi ou de qui ...

 

Un peu perplexe ces jours :

 

alors que l'on m' abreuve d'alarmes au virus mutant, de chiffres effroyables et de nouvelles contraintes de déplacements, nos estimables voisins suisses libèrent, prudemment certes, bars, restaurants et salles de spectacles. Bientôt mêmes ils voterons pour savoir si les restrictions sanitaires doivent être laissées à la seule appréciation de leur pouvoir fédéral … ça fait quand même un gros décalage

 

De l'autre côté des Monts Jura, ce que l'on projette à moi, spéléologue platonicien, sur les parois de la grotte ressemble à un documentaire frelaté...

 

Les chiffres que l'on me donne ?

 

Je n'ai, en la matière que les capacités d'un bachelier passable du début des sixties , mais aussi la curiosité et le sens critique des lycéens de cette époque... Voyons : le nombre de nouveaux cas est un peu affolant : 43,000 nouveaux cas quotidiennement recensés, es-ce possible ? Problème d'arithmétique simple : sachant que la positivité est de 9%, quel est le nombre de tests pratiqué pour arriver à ce nombre … près de 500.000 tests par jour – 3,500,000 par semaine, alors que « seulement » 70,000,000 de tests ont été pratiqués depuis le début de la covid... ça me laisse un peu dubitatif, j'ai peur que l'on ai « extrapolé » à partir des tests pratiqués, une simple probabilité d'infection de la population entière…

 

En plus, sachant que les personnes testées sont naturellement celles qui ont des symptômes ou qui sont « cas contact », leur positivité, en nombre et en taux, n' est guère significative de l'ensemble... Elle était légèrement minorée, il y a peu, par le fait que beaucoup de personnes saines avaient besoin d'un test négatif pour voyager : ça baissait le taux... Avec les restrictions de déplacements, on diminue le nombre de « tests négatifs souhaités » et on augmente l'effet « loupe » d'une projection à l'ensemble de la population des résultats d'un groupe testé aussi peu représentatif.

 

Alors, adieu la peur des nouveaux cas, des taux d'incidence ou de positivité … Ne reste que les chiffres désolants de nos capacités hospitalières : désolation qui reflète des décades de restrictions, d'abandon et d'économies budgétaires mal placées … Bref, j'ai quand même la conviction que l'on veut simplement me cacher les fautes, passées et présentes, commises dans le traitement de l'affaire...

 

Coup de pied de l'âne : les courbes de mortalité des pays voisins : Suisse et Allemagne, avec des hôpitaux « en capacité » ont retrouvé un taux de « mortalité Covid » quasi nul .. Nous, comme l'Italie, restons sur ce fameux « plateau élevé » des pays médicalement sous-développés.

 

Quand à avoir aussi peur que l'on voudrait me l'imposer, il ne faut pas exagérer. Chez nos voisins, je repêche la répartition par tranche d'âge des décès covid... On ne dépasse nettement 1% des cas recensés qu'après 70 ans : 5% dans mon cas... Sachant qu'après une injection de Pfizer, je devrais avoir un risque diminué d'environ 70%, j'ai donc 98% de chance de survivre à une infection … c'est nettement plus que celle d'enfourcher mon vélo sur une route secondaire : j'accepte le risque- même pas peur...

 

Sauf  :

 

Rien qu'en tests, la Sécu a dû se fendre de plus de 2 milliards et demi, avec les vaccinations, le coût hospitalier, elle devrait être bien en dessous de son plus bas. Avec les aides, les conséquences économiques, la dette,on est pas dans la M...

 

Normalement, ce ne serait pas grave : à priori, entre spéculation et monnaie fictive, la Finance a tenu le coup et pas mal d'économistes, même libéraux pensent que l'on peut passer l'éponge, repartir, et même opérer une « redistribution » en augmentant l'imposition de ceux qui ont fait gras pendant ce carême pandémique … Seulement voilà, dotés de la droite libérale la plus stupide du monde (ce n'est guère nouveau) on nous promet l'inverse : remboursons, ne taxons pas, économies budgétaires … Pour ces dernières, il reste peu à brader : la Santé au secteur privé, la Sécu et les retraites vers des minima, quelques « bijoux de famille » encore : routes, chemins de fer, énergies...

 

Fini la société de nos pères : à terme, deux mondes et vous êtes, comme moi dans celui des gens « qui ne sont rien... ». En face, celui du pouvoir, de ses « idiots utiles » : serviteurs ou gardiens ou même opposants politiques ordinaires.

 

Pour nous, pas la révolution, je n'y crois pas, on n'a pas les armes pour cela... laissons la Marseillaise aux stades et un sang impur n'a jamais fait mieux pour nos sillons que des engrais ordinaires...

 

Une société n'est faite que de gens libres égaux et surtout solidaires, à nous d'en être.