28 mai 1871 : fin de la Commune de Paris : R.I.P.

Le 28, fin de la « semaine sanglante » … la soldatesque versaillaise a remonté tous les arrondissements, bousculé toutes les barricades au milieu des incendies allumés, parfois par eux, parfois pour retarder leur avancée.
Guerre sanglante, français contre français, sous le regard des Prussiens.
Nos envahisseurs d'hier, sollicités par Monsieur Thiers, ont accordé aux Versaillais 120.000 hommes au lieu des 40.000 prévus par les accords de paix afin de régler l’affaire et de mater cette Capitale qu’eux même n’avaient pu conquérir.
La répression fut un inexpiable horreur … on fusilla à peu près tout ce qui était dehors, ou à proximité, sans distinction : hommes ou femmes, même les enfants. Les "ramassés en nombre" le furent à la mitrailleuse contre un quelconque mur ... Être, à la fin de la semaine, fait prisonnier, fut un avantage, même si ça annonçait le bagne et la Nouvelle Calédonie.
On évalue mal le nombre ... peut être 3.500 ou 4.000 combattants sur les barricades mais beaucoup plus de fusillés : on hésite entre 10 000 et 20 000, mettons 15 000 ( ressenti 100.000 )…. Avec la mort lointaine et future des bagnards, ça fait un beau score pour cette « promenade militaire » (en fait, les communards étaient peut-être héroïques, mais c’étaient de piètres stratèges ou soldats !!!) …
Au pire de cette abomination, on fit chercher les « otages » que l’on avait en réserve, pour faire pièce dans les négociations avec Monsieur Thiers. Ils furent fusillés par la Commune, une petite centaine, je crois. Parmi eux, une dizaine d’ecclésiastiques, dont l’archevêque de Paris.
La victoire de la soldatesque versaillaise assurée, ont mis l’affaire et les martyrs en scène : ce fut l’horrible péché de la Commune, le crime qu(il fallait montrer, celui que tous devaient expier. Des oratoires, des églises, s'élevaient : le siècle était celui de l’Église triomphante. La repentance et la détestation des crimes de la Commune s'ajoutèrent au mouvement, et le peuple baissa la tête, le nez dans son missel, soumis. Retour au travail, enfants compris, fin des idées dangereuses, celles de Marx, de Bakounine, ou même de Proudhon… mais surtout, fin de quelques principes encombrants, les derniers résidus de notre Révolution, celle de 89, celle inspirée des « lumières ».
La République lui succèdera, bourgeoise et conservatrice.... Il faudra des décades avant de retrouver, édulcorés, quelques droits fondamentaux : l'école, la
liberté syndicale...
Je ne suis pas un fétichiste de la Commune : foisonnante malgré sa brièveté, elle n'est pas symbole unique ou universel …
mais quand je vois quelques trouducs voulant réhabiliter l’infâme THIERS, lui dont l’infecte semence s’est perpétuée jusque dans nos politiques actuels, ou tenter de nous refaire le coup de l’inexpiable crime contre l’Église, 10 martyrs faisant oublier les 15 ou 20.000 autres, je pense à tous les morts de cette semaine sanglantes de la Commune… RIP mes bons ...
et que crève la bête immonde que je vois approcher.