LIP 50 ans ou presque...


l'affaire LIP ... 50 ans ou presque


Une annonce dans le journal local, un entrefilet … quelques individus bizarres ressortent un film de 2007 relatant l’affaire LIP … 1973, 50 ans déjà … c’était mon époque de militant CFDT (celle d’avant, d' Edmond et de quelques autres, celle se réclamant alors « dans le droit fil de l’anarcho-syndicalisme » !!!)

 

Je me précipite sur ledit film : il est sur YouTube : J’ai failli raccrocher : ça commence par la présentation et l’interview d’un moine… l’explication vient : c’était le « curé » des LIP, prêtre ouvrier, bien aussi radical dans la lutte que bien d’autres... ça se justifie, peut-être, mais j’aimais bien les autres …

Et aujourd’hui, expliquer ce que furent, comme lui, ces « cathos de gauche » de l’après-guerre, ces enragés qui militaient pour l’indépendance des colonies, la démocratie dans les pays d'Amérique du Sud, qui posaient avec d'autres les principes autogestionnaires (planification démocratique, appropriation collective des moyens de production, autogestion : une paille) … Athée débutant, je les avaient suivi pour leurs combats … mais expliquer ça à des gamins d’aujourd’hui …

Je poursuis ma vision du film … et j’en retrouve le sens, les autres militants, ceux avec l’accent franc comtois, les femmes aussi. On parle un peu de la grande manif : 100.000 personnes pour empêcher la fermeture d’une entreprise, ça fait pourtant rêver …

On parle du quotidien de la lutte, du « vol » du stock de montres, leur cachette, le petit jeu « voleurs contres gendarmes » … et puis, leur vente, la remise en route des ateliers… la parenthèse enchantée : « on fabrique, on vend, on se paye » et ensuite la crainte des gouvernants : l’affaire devenue incontrôlable …  

La fin est moins drôle : négociation d'une reprise pilotée par un PDG « de gauche », réembauche de tous les salariés mais, après une attente raisonnable, quelques embûches et vilénies commerciales conduisent à une nouvelle liquidation de l’affaire pourtant redevenue rentable. Les méchants ouvriers sont ainsi bien punis et l’affaire close : le patronat comme le pouvoir giscardien se trouvent enfin satisfaits et rassurés.

Le film s’arrête là, on ne parlera pas des entreprises crées à la suite par les anciens de LIP… dommage…

 

Je retrouve cette époque, celle d’avant nos modernes : égocentriques avides de pouvoir, asociaux, aussi à l’aise dans un monde dominé et géré selon les principes d’une économie ultra-libérale que dans une gauche, même prétendument radicale. Je range mes livres et le souvenir d’une riche et belle époque.