Marchons, marchons


marchons, marchons...


Insupportable …

Un président, qui se drape dans l’étendard de la République mais qui oublie que ce mot (c.f. le Robert) ne veut pas dire grand-chose. C’est juste un état où le pouvoir n’est pas celui d’un seul homme et n’est pas héréditaire… côté hérédité c’est acquis, mais pour le reste …

Et puis, je n’oublie pas ce que sont les « bons républicains » : il y a 152 ans, c’étaient  Grévy, sinistre jurassien, Ferry, d’autres, qui hurlaient en Assemblée à l’écrasement de Paris et à la mort des communards….

Quant à la démocratie qu’il revendique aussi, elle n’est, dans les faits, que virtuelle. Elle n’a jamais été directe ou partiellement directe comme chez nos voisins, et une avancée démocratique dans ce sens n’est portée que par nos « gilets jaunes », triste….

Que dire de la Constitution, que déjà mes professeurs de droit jugeaient déjà par trop présidentielle après 1962 (c’était en faveur du grand Charles) … avec actuellement un Président à la fois « gardien des institutions », mais aussi chef de l’état, véritable chef de gouvernement et chef du parti qu’il veut majoritaire ou ayant vocation à l’être…

Tout le pouvoir est ainsi entre les mains d’un seul homme, qui n’a, du reste, pas la droiture du grand Charles, capable, lui, de porter les réformes souhaitées au vote référendaire et de partir en cas de désaccord. Confusion des pouvoirs, il n’y a plus, dans les faits, ni démocratie, ni même république…

Pour le reste, le fondement de notre droit, du pouvoir, réside dans les grands principes juridiques rappelés en préambule de la Constitution : déclaration de 1789, préambule de la constitution de 1947… Tout pouvoir doit s’y conformer, à défaut, il y a forfaiture. Cette dernière est partout désormais. Dans les mensonges et la hargne de sinistres ministres, dans leur comportement délictueux … Il parait que, pour le vote que vous savez, l’on a sollicité les « bons votes » de quelques députés contre promesse d’avantages en faveur de leur circonscription… C’est bien sûr prohibé, qualifié pénalement de « corruption active » … et que dire du nombre « d’affaires » touchant nos dirigeants, qui auraient entrainé il y a peu, leur démission ou leur départ, mais qui aujourd’hui ne les empêche nullement d’exercer sereinement les plus hautes fonctions….

Il y a plus grave :  à ne pas respecter nos valeurs fondamentales au sommet de l’État, c’est l’exemple donné et toute l’administration du pays est atteinte : des procureurs et des juges qui vont au-delà du bon droit pour complaire à leur « maître », l’arbitraire des préfets, et bien sûr une police qui défie les principes les plus sacrés… Ce dernier point est cardinal : c’est ce qui nous sépare du temps sinistre de l’Etat Français, des milices du pouvoir.

Je n’ai jamais douté de la loyauté de beaucoup de nos gendarmes ou policiers, ni de leur attachement à nos valeurs. Mais il y a désormais trop de dérapages pour que le phénomène soit accidentel, la présence de « casseurs »,  n’excuse pas tout, surtout pas les bastonnades aveugles des voltigeurs motocyclistes, ni les coup portés à terre sur des gens immobilisés et ne présentant aucun danger, ni l’usage trop fréquents ou injustifié de grenades de type militaire, ni les tir de lacrymos ou fumigènes à tir tendu, ni les interdictions de circuler arbitraires, ni les gardes à vue hors dégradation ou menace, ni, pire, les fouilles à corps. Le tout couvert par une hiérarchie qui, seule, enquête sur ces crimes et délits, alors que des autorités judiciaires ferment les yeux ou pire en soutienne l’exercice. Tolérer ces soi-disant dérapages, c’est porter une atteinte mortelle à l’institution elle-même…

Le reste de l’administration n’est guère mieux lotie : on est passé de fonctionnaires murés dans une déontologie garantissant leur totale intégrité au règne des « bureaux d’études » libres de toutes contraintes, agents de tout les lobbyistes, conseillant les États au gré des intérêts de leurs propres actionnaires.  

 

Reste à en tirer les conséquences, à cesser de regarder nos dirigeants comme légitimes, à voir leur mépris comme le ferment du fascisme (C’est Camus qui soulignait cela : « Toute forme de mépris, si elle intervient en politique, prépare ou instaure le fascisme »)…. Cesser de penser que nos dirigeants, nos « fonctionnaires d’autorité » ont bon droit et vraie justice pour eux, cesser de penser que le fait que notre sort soit plus enviable que le reste de ce pauvre monde mérite que l’on se taise.

 

Il était temps de réagir, quelque soit le sujet …  je ne marche plus guère, je suis au jardin désormais, mais j’espère en vos marches, en votre puissante et calme union …. Marchons, Marchons…