Le lendemain nous nous dirigeons vers Naples et Pompéi. J'avais envisagé de longer la côte amalfienne au prix d'un détour de 60 à 70 km. En fait, cette route paraît très agitée, avec une circulation importante, et les difficiles étapes des deux jours précédents nous incitent à ne pas engager cet effort. Ce sera donc la route directe vers Pompéi : une courte montée et un profil favorable jusqu’à l’arrivée. En outre, nous pourrons ainsi visiter le site le jour même, et gagner une journée sur mes prévisions au profit d’une « vrai » journée de repos …
C'est dimanche : il y a une grosse circulation et la route se fait principalement en agglomération. Nous assimilons rapidement les codes et usages de la circulation automobile dans ce pays (ne pas protester contre les véhicules en double stationnement, contre tout ce qui encombre la route, contre les infractions routières, et autres…), mais cela dit, on peut y trouver qqs avantages : sens interdits et feux rouges ne sont pas des obstacles pour nous de même que pour les autres cyclistes.
Même si nous avons encore un peu de stress au milieu de toute cette circulation, nous arriverons rapidement à Pompéi. A l'entrée de la ville, la chaussée devient entièrement pavée avec des blocs de lave d'environ 40 x 60 centimètres grossièrement taillés. Nous entamons notre « Paris – Roubaix » et nous arrivons au camping prévu. Il est situé opportunément tout près de l'entrée des fouilles.
Il est encore suffisamment tôt et nous effectuerons la visite de Pompéi l'après-midi même. Entrée gratuite pour les seniors, c'est bien - mais le site, largement découvert par les fouilles anciennes, son absence d'entretien seulement compensée par de nombreux secteurs interdits, a quelque chose de désolant. De plus, comme il s'agit quand même d'un gigantesque cimetière, d’une ville dont quasi tout les habitants ont péri, le site a quelque chose d’opressant. En quelques heures nous en aurons assez, assez vu, et nous quitterons ce champ de ruines.
Le programme du lendemain nous faisait traverser NAPLES. Courte étape, théoriquement, mais dans un environnement entièrement urbain. Je la redoutais, mais, en fait, elle ne posera guère de problème : l'ancien tracé de la route menant au port reste à peu près lisible et nous n'aurons guère de souci d'itinéraire. Par contre il y a bien sûr la circulation, mais, comme pour la journée précédente, nous avons affaire à des automobilistes le plus souvent adroits, souvent courtois et pas vraiment choqués de nos manœuvres approximatives ou de nos infractions au code de la route. Les rues sont toujours grossièrement pavées et nos postérieurs n’auront de repos que sur les quelques ralentisseurs bitumés rajoutés par endroits. Nous arriverons néanmoins assez facilement au port de Naples, bordé par l’unique et trop courte piste cyclable de cette étape. Nous y ferons notre pause matinale … Nous longeons ensuite le littoral en passant au pied du Pausilippe, au plus près de la mer. Comme dans toute la ville, du moins de ce que nous en avons vu, les anciens quartiers « chics » offrent un curieux spectacles : d’immenses palais, villas ou palaces sont soit somptueux, soit à l’état de quasi ruine habitée.
Après, nous sortons de la ville et nous nous dirigeons vers POZZUOLI et les « Solfatara » Je recherche mon itinéraire, on nous renseigne, et il nous faudra remonter en haut de la ville. Le trajet, qui paraissait court sur la carte, correspond en fait à une montée raide de près de 2 kms afin d'atteindre notre camping du soir. Le « Volcano solfatara » est situé dans le parc d'un établissement englobant le cratère d'un volcan. Après l'installation, pendant que Josette est redescendu pour sa baignade, je jette un coup d’œil à notre environnement : effectivement nous sommes bien dans le cratère d’un volcan : au centre, des boues brûlantes, des émanations de vapeurs, et, sur tout le tour du cratère, des fissures d'où s'échappent des vapeurs fortement soufrées. Le sol est également brûlant. Le soir nous visiterons le site en guise d'apéritif et pendant la nuit, nous aurons droit, périodiquement ou en fonction des vents, à des émanations et des vapeurs soufrées qui me rappellent les inhalations que l'on nous imposait en cas de rhume ou de bronchite.
Le lendemain nous suivrons, non pas l'itinéraire que j'avais prévu par l'intérieur des terres, mais la côte elle- même. En effet la route côtière est tout à fait fréquentable et souvent bordée de sur-largeurs permettant de rouler sans danger ni gros inconvénients. C’est, en fait, près des villes qu’il faut se méfier : la signalétique nous envoyant à peu près systématiquement sur des rocades modernes, très passantes et à quatre voix rapides. C’est ainsi que nous serons jetés sur des portions de routes express, et même une fois, entrecoupée de tunnels, dont notamment un de plus de 2 kms. Grosse épreuve et je regrette de ne pas avoir mis en route mes instruments et suivi à la lettre l’itinéraire tracé.
À part cela tout se passera bien pendant ces deux jours de route en direction d’OSTIE, au sud de Rome. C’est sur le « lido » d’Ostie que nous nous accorderons une journée de repos. Nous ne visiterons pas Rome : une journée c'est un peu juste et je n'avais pas pris les renseignements ou guides utiles pour visiter la ville. Par ailleurs, nous avons bien besoin d’une journée calme. Nous y retournerons bientôt, sans doute avec un autre moyen de déplacement.
Jour de repos à OSTIE, donc, mais nous irons quand même visiter le site d’ OSTIA ANTICA, l'ancien port de Rome, au prix d’ une balade de 25 à 30 km à partir de notre camping.
Le site lui-même s'avère, comme beaucoup de sites italiens, tellement vaste que son entretien et la sauvegarde des vestiges apparaissent impossibles. Nous nous contenterons d’une visite (gratuité pour les seniors) rapide, l'un après l'autre (j'avais oublié de prendre l'antivol indispensable pour sécuriser nos montures pendant la visite …) L'après-midi baignade et bricolage vélos.
Pour la dernière étape italienne en direction de CIVITAVECCHIA, les grosses difficultés se situeront pour la sortie d’Ostie et le contournement de l'aéroport. En effet, comme trop souvent, la signalisation routière italienne est entièrement dévoués aux automobilistes avides de portions d’autoroute et nous induira en erreur. Il nous faudra faire quelques kilomètres supplémentaires, faute d’avoir sorti à temps mes appareils de guidage … De plus, me fiant à une carte routière de bonne marque, mais au mieux imprécise et au pire erronée, nous nous trouverons jetés sur des voies sans issue en bord de mer. Nous parviendront cependant à retrouver la bonne route nationale et nous arriverons sans autre problème, tôt dans l'après-midi au port pour notre traversée vers la Sardaigne.