Je craignais un peu cette dernière étape, et, bien sûr, la traversée de Marseille.
En fait ce parcours urbain se passera sans problème, au mieux même, à quelques énervés près. En montant vers le quartier Saint Antoine, des gens nous saluent au passage, à l'arrêt au bar pour un petit déjeuner, nos voisins de table nous interrogeront sur notre périple, bref, on se sent plutôt comme dans une ville de province. Une fois sortis de l'agglomération, par une voie toute en travaux, l’étape s'avère très agréable, à l'exception de la traversée de Salon-de-Provence,.
Le soir, courses faites, nous nous acheminons vers OCTON et notre camping du jour. Le pays ne semble pas spécialement attrayant, mais, en arrivant sous notre camping, après une courte montée de quelques hectomètres, nous nous trouvons dans un site tout à fait spectaculaire et caractéristique des Alpilles : falaises et aiguilles calcaires, un petit lac, en bref un paysage tout à fait surprenant.
Lendemain, étape sans problème, dans une région que nous connaissons bien, par CAIRANNE et sa cave viticole pour l'arrêt de midi (et l’achat d’une bouteille de « Plan de Dieu » pour le repas du soir) vers SUZE LA ROUSSE et l'étape du soir.
Nous entamerons les jours suivants la remontée de la vallée du Rhône. Nous atteignons assez facilement Saint-Paul-Trois-Châteaux le lendemain matin et nous descendons vers Donzère. Par la suite, première petite difficulté : le pont sur le Rhône est, je pense, toujours fermé et, au lieu de passer par VIVIERS, nous irons directement sur Châteauneuf du Rhône, au prix d'une rude montée de 4 ou 5 kms. Arrivés là, nous prenons la « Via Rhôna » itinéraire cyclable, ici largement balisé.
Cela dit, la piste cyclable tourne et retourne et nous fait sans doute faire quelques kilomètres supplémentaires. A la fin du secteur aménagé, un court tronçon en passe d’être inauguré doit nous ramener rive droite en empruntant une belle passerelle à passer, théoriquement, à pied. La chose est déserte et je la passe sur ma machine, au grand dam d’un jeune foutriquet qui avait dû s’instituer gardien des règlements, à défaut des valeurs morales. Après ces aménagements, le parcours devient plus complexe, voire confus et nous emprunterons désormais l’ ex nationale 86, peu fréquentée en ce week-end de Pentecôte.
Arrêt du soir à Charmes sur Rhône, puis, le lendemain nous nous dirigerons vers Condrieu en utilisant largement cette même ex nationale 86. Elle est largement dotée de sur largeurs, peu fréquentée en ce week-end, et, somme toute, beaucoup plus directe et facilement cyclable que l'itinéraire prévu pour la Via Rhôna. Arrêt à Sarras pour la pause matinale, achat de la bouteille de Saint Joseph qui agrémentera le repas du soir et piquenique de midi pris à Saint-Pierre de bœuf, sur le site de loisirs où nous avions campé il y a quelques années.
Le soir nous retrouvons, sur notre aire de camping, de nombreux cyclistes parcourant la Via Rhôna (40 kms environ par jour, peu locaces …). Nous aurons plus de plaisir avec la rencontre d’une famille de routards, en route depuis plusieurs mois, lourdement chargés et tirant chariote pour leurs deux enfants. Eux aussi arrivent à la fin de leur périple …
Après Condrieu nous attaquons la dernière des portions de route que je redoutais un peu : la traversée de Vienne et, surtout, le secteur très chargé de camions rejoignant l’ISLE D’ABEAU. Nous commençons donc par suivre l'itinéraire évitant la départementale directe entre ces deux villes, en empruntant de (très) petites routes, étroites, déformées, et de plus, agrémentées de côtes indigestes, parcourues à pied en poussant nos montures … Nous sortons de ces difficultés en milieu de matinée et nous poursuivrons l’exercice sur des routes départementales un peu plus passantes mais au profil moins indigeste.
La pause de midi s'effectuera sur les bords du Rhône, bien après Satolas. L'après-midi, sous une chaleur étouffante, nous dépasserons l'étape que j'avais prévue vers MEXIMIEUX pour atteindre PONT D’AIN. Ce n’est guère qu’une vingtaine de kilomètres supplémentaires, mais avec des bosses que je n'avais pas prévues.
Le camping de PONT D’AIN, avec baignade possible, nous récompensera de cet effort supplémentaire. Surtout, il s’agissait de raccourcir notablement notre dernière étape et de nous permettre ainsi un itinéraire menant à notre domicile « en descente » sur les derniers kilomètres !!! Dernière étape, faite à bonne allure, commençant agréablement par la vallée de l’AIN. Nous sommes partis tôt et l'arrêt de midi pourra se faire à Orgelet, àmoins de 25 km de chez nous.
Nous atteignons notre but vers 15h30, après 2.240 kms parcourus en 29 jours….
C’est la fin d’u n nouveau merveilleux voyage …