Lundi 22 octobre 2007 : SYABRU – SINH GOMPA
Départ pour une étape courte mais avec 1.300 m de dénivelé … Je rencontre une dernière fois mon compagnon franco-japonais : il est arrivé à bon port et reprendra sa route un peu plus tard …. Belle montée, déjà au milieu des cultures et des premiers arbres (des houx de près de 10 m de haut). Bientôt les résineux prennent le dessus sur les autres. Certains sont énormes, pourrissent et meurent sur place. L’ambiance de cette forêt est fabuleuse : des souches évidée de la taille d’un abri-bus (l’une d’elle me servira de cabine …), des arbres d’une hauteur inimaginable, le chemin taillé large et doté de marches, bordé de vieux « chorten » couverts de mousse. Vers 3.000 m, un replat (lodge et arrêt coca-biscuit) avec vue sur le GANESH HIMAL, le LANGTANG. Arrêt prolongé, les lieux sont si agréables … et puis, reprise de la progression, la forêt à nouveau, une pente moins abrupte pour une arrivée en début d’après midi à SINGH GOMPA. L’endroit est un rassemblement de lodges autour d’un temple et d’une fromagerie. Aux environs, de nombreux emplacements plats, avec four en ciment et pieux pour le camping. La capacité d’hébergement paraît énorme pour l’endroit. En fait nous sommes sur le chemin des lacs sacrés et aux fêtes, des milliers de pèlerins passent ici … Ce n’est pas le cas aujourd’hui, nous sommes quasi seuls dans le lodge, bonne aubaine pour l’eau chaude, la toilette et la lessive. Même les cheveux y passent, on a le temps de sécher avant le coucher de soleil (du moins le croyons nous …)
Visite de la fromagerie : c’est l’heure de la pause et les fromagers ne nous font guère que la grâce de nous vendre un peu de leur production. Comme là haut, un fromage ressemblant à du Comté, l’affinage en moins, mais ici, c’est quand même inespéré …
Retour au lodge avec l’arrivée du brouillard. Nous admirons la décoration qui contient, entre autres, un portrait de Karl Marx (accolé à une proclamation maoïste), des photos diverses mélangeant famille et manifestations, des planches représentant la faune et la flore. Nous sommes sur le domaine du « PANDA ROUGE », animal népalais que nous ne verrons pas (en principe, il se cache et peu l’ont aperçu …). Agréable gîte donc, avec toilettes à l’occidentale et presque tout le confort moderne. Nous le quitterons avec regret …
Mardi 23 octobre 2007 – montée vers GOSAINKUND
Départ sous le soleil matinal, déjà, dans la pente, puis, presque à plat dans la forêt. Une agréable déambulation jusqu’à CHALANGPATI, pour un premier arrêt « thé-biscuit » au soleil. La vue est magnifique encore, mais le brouillard nous rejoindra bientôt. La pente devient plus ardue au sortir de la forêt et nous entamons la montée vers LAUREBINAYAK, à près de 4.000 m d’altitude. C’est là que le brouillard nous rejoindra. Après quelques hésitations, nous décidons de continuer la route en direction de notre fin d’étape… Il reste encore (seulement) 400 m à monter et nous croyons aller vite. En fait, il y a un peu de distance et il nous faudra quelques heures … En route, à force de chercher et de renifler toutes les plantes ressemblantes, nous trouvons l’encens et faisons une petite récolte … C’est dans un brouillard pas très sympathique que nous nous hissons à hauteur des lacs sacrés. Au loin, dans une éclaircie, GOSAINKUND apparaît et sera atteint une bonne heure après (en montagne, les distances sont trompeuses …). Il fait froid, le lodge, rudimentaire, n’est pas encore chauffé. Une petite balade pour certains, repos dans les duvets en attendant le repas du soir et enfin repas au chaud (enfin, c’est relatif, les népalais négligeant systématiquement de fermer les portes derrière eux …) La nuit sera quand même correcte malgré le froid et l’altitude …
Mercredi 24 octobre 2007 – Passage du « LAUREBINA PASS » et étape vers THAREPATI
Départ sous un soleil retrouvé le long du lac (KUND) de GOSAINKUND. L’endroit est magique lorsqu’on imagine les milliers de pèlerins au bord de l’eau… Mais, pour l’heure, tout est calme, seul indice, le petit temple où notre guide fera ses dévotions et le chemin du tour du lac qui doit recevoir lesdits pèlerins … Au bout du lac, la montée commence dans une belle ambiance de montagnes et de neige croutée par le froid. De chaque côté du chemin, des lacs (plus d’une centaine paraît-il, nous n’en verrons qu’une dizaine …). Nous passerons le col (4.600 m.) vers le milieu de la matinée. Petite discussion : les lodges prévus pour l’arrêt du soir sont sommaires et notre guide penche pour une étape prolongée jusqu’à THAREPATI (col – 3.600 m alt et carrefour entre le chemin vers KTM et celui vers l’HELAMBU). Proposition acceptée bien sûr et nous continuons notre longue étape…
Effectivement, tout le jour, nous ne verrons que des lodges sommaires pour ne pas dire plus …. Repas de midi à PHEDI. Nous trouverons là un petit groupe de touristes avec chiens (2) affublés d’un manteau : les locaux sourient (nous aussi ..). Notre guide achète sur place un « coucouri » (orthographe approchée ..), sorte de grand coutelas apte aussi bien aux travaux en forêt qu’à des tâches plus guerrières …. Après une longue après-midi (la route paraît interminable …) nous arrivons, sous un portique orné de drapeaux et d’insignes maoïstes, à THAREPATI. Le lodge (toilettes et lieux d’aisances exclus) est correct. Après un repas du soir sans vrai problèmes (juste, un petit oubli de morceaux d’omelette dans l’assiette de pommes de terre et vite réparé d’un jet manuel et à la volée des petites lamelles d’œufs frits manquantes…). Pendant la veillée, nos touristes cynophiles s’installent et finissent par agrémenter la pâtée de leurs compagnons d’une boîte de thon. Un tel luxe pour des chiens rend le sourire des locaux un peu plus crispé …